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Les Sorcières de Hollow Cove, Tomes 8-14 - Ebook (Édition française)

Les Sorcières de Hollow Cove, Tomes 8-14 - Ebook (Édition française)

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Vous allez adorer Les Sorcières de Hollow Cove si vous aimez :

 ✔️Les sorcières et la magie

✔️Les héroïnes qui ont du cran

✔️Les romances Slow Burn

✔️une bonne dose d'humour grinçant

✔️La fantaisie urbaine


Tout ce que je veux, c’est m'asseoir et me détendre avec un certain gorille, un gorille canon, très canon, capable de faire littéralement fondre ma culotte. Mais au lieu de ça, je suis occupée à essayer de trouver la reine des Enfers.

L’ai-je trouvée ? Pas encore. Et je ne sais plus où chercher. Je sens que ce n’est qu'une question de temps avant qu'elle ne fasse quelque chose de stupide, comme anéantir une ville entière parce qu'ils sont mieux habillés qu'elle ; c’est bien son genre.

Mais j’ai des problèmes plus graves.

La situation s’est rapidement dégradée lorsque deux adolescents ont été retrouvés morts à Hollow Cove. Tout porte à croire qu'il s'agit d'une affaire de sorcellerie.

Un nouveau mal plane sur notre ville, une grave menace pour les sorcières de la Maison Davenport et toutes les sorcières de Hollow Cove. Je dois vaincre cette menace pour protéger mes proches.

Facile, non ?

C’est ce que nous allons voir.



Préparez-vous pour cette aventure magique palpitante et à hurler de rire !

CE COFFRET INCLUT:

📕Folie Mystique

📕Magie Rebelle

📕Malchance Cosmique

📕Tourbillon de Tourments

📕Mensonges de Sorcières

📕Furie Magique

📕La Grande Magie 

Les ebooks peuvent être lus sur votre lecteur Kindle, Kobo, Nook, Play Books, Apple et la plupart des lecteurs Android.

*Les ebooks sont livrés sous forme numérique via BookFunnel. Vous recevrez un lien de téléchargement par e-mail.

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Synopsis

Tout ce que je veux, c’est m'asseoir et me détendre avec un certain gorille, un gorille canon, très canon, capable de faire littéralement fondre ma culotte. Mais au lieu de ça, je suis occupée à essayer de trouver la reine des Enfers.

L’ai-je trouvée ? Pas encore. Et je ne sais plus où chercher. Je sens que ce n’est qu'une question de temps avant qu'elle ne fasse quelque chose de stupide, comme anéantir une ville entière parce qu'ils sont mieux habillés qu'elle ; c’est bien son genre.

Mais j’ai des problèmes plus graves.

La situation s’est rapidement dégradée lorsque deux adolescents ont été retrouvés morts à Hollow Cove. Tout porte à croire qu'il s'agit d'une affaire de sorcellerie.

Un nouveau mal plane sur notre ville, une grave menace pour les sorcières de la Maison Davenport et toutes les sorcières de Hollow Cove. Je dois vaincre cette menace pour protéger mes proches.

Facile, non ?

C’est ce que nous allons voir.

Lire l'échantillon

Je clignai des yeux devant la lettre. J’avais beau la lire et la relire. Elle disait toujours la même chose.

 Aux résidents de la Maison Davenport,

 Au nom de l'administration municipale de Hollow Cove, j'aimerais vous inviter chaleureusement à participer au festival annuel de la tarte de Hollow Cove, qui aura lieu le samedi 25 avril. Le festival débutera à midi dans le centre-ville et se poursuivra jusqu'à 21 heures.

Nous attendons avec impatience ce jour de fête. Que la meilleure tarte gagne !

Addendum : En raison des antécédents de votre nièce en matière de destruction de biens, il est interdit à Tessa Davenport de participer à tout concours.

 Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments distingués,

Gilbert Gilderoy, maire

 

Je me raidis sur ma chaise, serrant les dents tandis que la colère montait en moi. Ce n'était pas la première fois que Gilbert m'en voulait. Depuis que j'avais accidentellement incendié le kioske à musique de la ville, il semblait que ce petit transformiste faisait tout pour me le faire payer, par tous les moyens possibles. C'était sa revanche. Mais m'exclure de la fête de la ville ? Cette fois, il allait trop loin.

Les gens ordinaires fêtent le printemps avec des lapins de Pâques, des poules géantes en chocolat et des chasses aux œufs. Mais à Hollow Cove, la célébration était à l'opposé de la normale, avec un festival annuel de la tarte.

Ces derniers mois, ma quête de Lilith (alias la Reine des Enfers) occupait mes journées, tandis que je m'entraînais avec mon père la nuit pour qu'il perfectionne mon mojo démoniaque. L'animosité persistante de Gilbert à mon égard était bien le cadet de mes soucis.

L'hiver avait cédé la place au printemps, et pourtant je n'avais toujours aucune idée de l'endroit où se trouvait Lilith. Je l’avais cherchée partout, en vain. Iris et moi étions même retournées au funérarium dans l'espoir de trouver de l'ADN ou des indices qui nous permettraient de la retrouver. Nous avions même fouillé les chambres à la recherche de signes susceptibles de nous renseigner sur l'endroit où la reine des Enfers aurait pu se rendre. Mais tout ce que nous avions trouvé, c’étaient des métamorphoses et des glamours, la magie qui donne aux sœurs du Cercle leurs fausses enveloppes corporelles.

Par la suite, je m’étais tournée vers Internet, à la recherche de catastrophes mondiales ou d'événements surnaturels inexpliqués, de tout ce qui pouvait sortir de la norme du monde humain.

Et pourtant, je n'avais rien trouvé qui me permette de la localiser.

— Qui l'a enfermée ? demandai-je à mon père la toute première nuit où nous avions commencé notre entraînement, après l'avoir mis au courant du fiasco J'ai laissé la reine des Enfers s'échapper dans notre monde pour sauver Dolorès.

Mon père resta silencieux pendant un moment.

— Son mari. Lucifer.

Mes sourcils quittèrent pratiquement mon front.

— L’histoire a l’air excellente. Est-ce que je dois aller chercher du vin ?

Obiryn, mon père démon, me fit un petit sourire.

— Ce n'est pas le cas. C'est une histoire terrible.

— J'ai quand même l'impression qu’elle est excellente. Qu'est-ce qu'elle a fait pour l'énerver ?

Je souris en connaissance de cause.

— Elle a couché avec son meilleur ami, c’est ça ?

Mon père haussa les épaules.

— Ce n'est pas tant qu'elle l'ait mis en colère. C'était plutôt une question de domination.

J’arquais un sourcil.

— Laisse-moi deviner. Il voulait la contrôler, et elle ne voulait rien savoir, alors il l'a enfermée et il a jeté la clé ?

Je n’étais pas vraiment désolée pour Lilith, mais je ne trouvais pas normal qu'un mari essaie de contrôler sa femme, qu'elle soit déesse ou non.

— Je vais te donner la version courte.

Mon père prit une chaise et s’assit.

— Tu dois d'abord comprendre qui est Lilith.

— Elle est la reine des Enfers. Je pense que tout est dit.

Mon père croisa les jambes et se pencha en arrière, avec l'air d'un professeur d'université.

— Oui, mais plus précisément, elle fait partie des Anciens Dieux, une race d'entités immortelles créées par Dieu. Chacun d'entre eux a servi d'autorité principale au sein des anciennes religions humaines. Le problème avec ces dieux ou divinités païennes, c'est qu'ils sont tous mesquins, cruels, insensibles et uniquement préoccupés par eux-mêmes.

— Ça ressemble à Lilith, dis-je.

Mon père pinça les lèvres.

— Ils manquent d'empathie. Ce sont des psychopathes. Ils appréciaient les nombreuses offrandes humaines, les sacrifices de vierges, et beaucoup d'entre eux étaient connus pour leur goût pour la chair humaine. Ils aimaient torturer et tuer des humains.

— Charmant.

— Lilith n'était pas différente, mais elle excellait dans la création et la magie, et elle a aidé Lucifer à construire et à façonner les Enfers tel qu'il sont aujourd'hui. Pendant des milliers d'années, elle l'a assisté dans la création des démons et de toutes les autres créatures.

Je croisai les bras sur ma poitrine.

— Je sens qu’on arrive à la partie intéressante.

Obiryn rit doucement.

— Lilith l’a surpassé en création. Elle était meilleure que Lucifer. Ses compétences en tant que déesse se sont développées grâce à son don, et sa magie aussi. Elle est devenue la toute première sorcière.

— Vraiment ? J’admets que c'est intéressant.

Mon père acquiesça.

— C'est ainsi que les capacités de création de Lilith ont surpassé celles de Lucifer. Elle est aussi devenue plus populaire. Et Lucifer n'a pas voulu en entendre parler. Il est devenu jaloux. Quand il a vu que son peuple avait changé, qu'il préférait voir Lilith régner à sa place, il a chargé une équipe des meilleurs mages et sorciers de la dépouiller de sa magie et de la cacher dans cette cage.

— J’aurais demandé le divorce.

Je secouai la tête.

— Je sais pourquoi elle est si en colère. Lucifer est un peu un connard, non ?

Il haussa les épaules.

— Je ne l'ai jamais rencontré.

— Et tout votre monde le savait ? Les partisans de Lilith ne la cherchaient pas ?

— Tout le monde n'était pas au courant, répondit mon père. Seuls les démons les plus âgés, comme moi, et quelques plus jeunes. Mais Lucifer avait aussi une solution à ça. Il a répandu des mensonges sur Lilith. Il a fait croire aux communautés de démons qu'elle les avait abandonnés, qu'elle préférait la compagnie des humains à la leur.

— Alors, il leur a fait croire qu'elle était ici ? Dans notre monde pendant tout ce temps ?

— Oui.

Je secouai la tête, me souvenant du regard froid et intense de Lilith lorsque j'avais parlé de ceux qui l'avaient emprisonnée.

— Je pensais qu'elle avait fait quelque chose de terrible comme... je ne sais pas... tuer une nation entière ou quelque chose comme ça ? Mais ce n'est pas le cas. En fait, elle était innocente.

— Je n'irais pas jusqu'à la qualifier d'innocente.

Je regardai mon père démon.

— Pourquoi toi ou tes amis démons ne l'avez pas aidée si vous pensiez qu'elle était prisonnière ?

Mon père passa ses doigts dans sa barbe.

— Il est trop tard pour parler de tout ça. Mais Lucifer a de nombreux alliés, des armées qui lui sont fidèles, et nous ne savions pas où elle se trouvait. Un petit groupe d'entre nous l'a cherchée. Nous connaissions les risques. Si Lucifer nous avait découverts, il nous aurait détruits. Nous avons cherché pendant de nombreuses années, et nous avons réussi à la localiser il y a environ trois cents ans, mais il était impossible de l'approcher suffisamment pour la libérer. Pas depuis les Enfers.

— Mais c'est possible de notre côté.

Je secouai la tête.

— C'est pour ça que Lilith avait besoin de ce groupe de charlatans pour l'aider.

— Exactement.

Les pièces du puzzle commençaient à s’assembler. J'avais une bien meilleure idée de qui était Lilith et de ce qui lui était arrivé. Sa vengeance était dirigée contre son mari. Je n'avais aucun doute à ce sujet. Car si c'était moi, c'est exactement ce que je ferais : traquer son petit cul de traître.

Que préparait Lilith ? Qui était au courant ? C'était le problème des Enfers, pas le nôtre. Je ne voulais pas qu'elle déverse sa rage sur nous, de ce côté-ci du décor.

Ma conversation avec mon père m'avait quelque peu rassurée. Je ne pensais plus qu'elle voulait anéantir le genre humain, mais je préférais quand même garder un œil sur elle, au cas où elle changerait d'avis. Elle avait mentionné qu'elle aimait torturer les mortels. Et le fait d'avoir été emprisonnée si longtemps avait dû l'affecter à bien des égards. Elle n'était définitivement pas la même déesse en sortant qu'en entrant.

Le reste de la nuit fut consacré à la canalisation et au contrôle de mon mojo démoniaque. Mon père se montra un excellent professeur, particulièrement patient, même après que j'ai brûlé sa barbe et ses sourcils. Oups.

— Tu vas t'abîmer les yeux si tu continues à regarder cette lettre de si près.

Je levai les yeux pour voir Ruth qui se tenait à côté de la table.

— C'est arrivé à notre grand-tante Flora, précisa-t-elle. Elle est devenue aussi bigleuse qu’une chauve-souris.

— Parce qu'elle s'est empoisonnée avec l'encre en mangeant les lettres juste après, rectifia Dolorès.

Ruth ignora sa sœur et posa une tasse de café fumante sur la table à côté de moi.

— Tiens, dit-elle, la peau de ses yeux bleus se plissant sous l'effet de son sourire. Prends du café. J'y ai ajouté un peu de cacao et de cannelle, comme tu l'aimes.

— Merci, Ruth.

Je bus une gorgée et poussai un gémissement.

— C'est divin. Tu me gâtes.

— N’importe quoi.

Ruth balaya mes louanges d'un revers de main. Le sourire était aussi adorable que la sorcière.

Je soupirai.

— Je ne peux pas croire que Gilbert ait écrit ça. Il n'arrive pas à oublier ce qui s'est passé avec le kioske.

— Donne-moi ça. Laisse-moi y jeter un coup d’œil.

Dolorès chaussa ses lunettes et saisit la lettre avant que je n'aie le temps de la lui tendre. La tête baissée, les sourcils froncés, elle ne quitta pas le papier des yeux avant de l’avoir soigneusement parcouru, peut-être quatre ou cinq fois. Enfin, elle me jeta un regard par-dessus ses lunettes.

— Il en a vraiment après toi.

— Sans blague, grognai-je.

Je posai ma tasse sur la table et me frottai les yeux. Puis je clignai des paupières et relevai la tête.

— C'est moi, ou les pouvoirs en place ne veulent pas que je participe à ce festival ?

— Chut !

Ruth s’accroupit brusquement à côté de moi, les yeux rivés au plafond, comme si une entité supérieure s'apprêtait à nous frapper.

— Ne dis pas des choses comme ça. Tu ne sais pas qui peut écouter.

Je lâchai un sourire. Évidemment. J'aimais ma tante Ruth, même si elle était parfois un peu cinglée. Au moins, elle apaisait certaines tensions.

— Peut-il vraiment faire ça ? M'empêcher de participer ?

Je ne pensai pas vouloir participer, mais le fait qu'il m'ait mentionné comme ça... eh bien, ça me donnait encore plus envie de prendre part à ce fichu festival. 

Dolorès poussa un soupir, ôta ses lunettes de son nez et les garda dans sa main en gesticulant.

— C'est le maire de la ville. Je n’en suis pas sûre, mais je crois qu'il a le droit.

Ruth grimaça.

— Il va encore gagner cette année.

— Gagner ?

Ruth me regarda et son sourire s’évanouit.

— Le concours de tartes. Il le remporte systématiquement depuis onze ans.

Ce fut à mon tour de grimacer.

— Gilbert fait des tartes ? Je croyais que tout ce qu’il savait faire c’étaient ces espèces de jappements qui sortent de sa bouche à chaque fois qu'il parle.

Ruth rétrécit les yeux, sa bouche se figeant en une ligne mince.

— Je vais lui botter les fesses cette année. Attends de voir ça.

Elle se précipita sur l'îlot de la cuisine, ses pieds nus frappant le sol dur, et sortit un gros livre orange relié de cuir. Elle le posa sur le comptoir et commença à feuilleter les pages.

Les yeux de Dolorès me fixaient de l'autre côté de la table de la cuisine.

— Je vais voir ce que je peux faire. Ce n'est pas gagné, mais je pourrais peut-être le convaincre de changer d'avis.

Je pouvais encore lire dans ses yeux sombres cette part de culpabilité liée à la débâcle des Sœurs du Cercle. Elle essayait encore de se rattraper, mais elle n'avait pas besoin de le faire. J'avais laissé tomber cette nuit-là. C'était du passé.

— Je peux l'empoisonner si tu veux, proposa Hildo.

Le chat noir se tenait sur le comptoir, à côté de la cuisinière où se trouvaient des marmites de ragoûts fumants et tout ce que Ruth était en train de préparer. Cette bête poile était toujours au plus près de la nourriture. Ses yeux jaunes brillaient et il avait ce regard nonchalant propre à tout félin qui se prélasse.

Je lui souris.

— Euh, merci, mais je vais m'occuper de Gilbert à ma façon.

Le plonger dans l'un des chaudrons bouillants de Ruth me vint à l'esprit. Ou peut-être que je l'utiliserais comme cible d'entraînement pour mon mojo démoniaque. L’idée était séduisante

Ruth gratouilla le sommet de la tête de Hildo, qui ferma les paupières et ronronna bruyamment.

— C'est bon, Hildo, dit-elle sur le ton qu'elle réservait aux petites créatures. Ne t'inquiète pas. Je te trouverai quelqu'un à empoisonner.

Ouais. Cela allait arriver un jour ou l’autre.

Dolorès frappa la table avec le coin de ses lunettes.

— J'ai toujours dit que Gilbert n'était pas un bon choix pour le poste de maire.

— Y avait-il un autre candidat ? demandai-je.

Dolorès pinça les lèvres.

— Il y en avait un.

— Et ?

Elle me regarda et répondit :

— Il est mort.

D'accord. J’avalai une gorgée de café.

— Ne t'inquiète pas pour Gilbert. Tout va bien, vraiment. D'ailleurs, j'ai encore beaucoup de travail. Je ne pense pas pouvoir être là samedi pour le festival.

— Par le Chaudron, pourquoi voudrais-tu manquer le festival ? Il est fabuleux.

Beverly entra dans la cuisine d'un pas traînant. Sa silhouette élancée était enveloppée dans un jean à coupe droite et un chemisier bleu clair, qui mettaient en valeur sa peau bronzée et ses cheveux blonds qui lui arrivaient aux épaules. Ses talons aiguilles claquèrent sur le sol alors qu'elle se dirigeait vers la cafetière. Elle était superbe et parfaitement habillée, comme d’habitude, avec son maquillage soigné.

Pourtant, quelque chose avait l’air différent.

Quelque chose d'important.

— Par le Chaudron, qu'est-ce que tu as fait à tes seins ? s'écria Dolorès.

Ce quelque chose d’important.

— Mmmh ?

Beverly se détourna de la machine à café, plaça ses mains sur ses hanches et bomba la poitrine, ses atouts moulés dans ce qu'elle espérait être un air innocent. Les boutons de son chemisier étaient sur le point de sauter, le tissu était si distendu qu'on pouvait voir son nombril.

Même si ma tante Beverly n’avait jamais été connue pour sa poitrine généreuse, elle avait quand même un joli décolleté. Mais là ? Là, on aurait dit qu'elle était passée au bonnet F pendant la nuit. 

Merde. Ma tante Beverly était Dolly Parton.

Je songeai à rire et à lui dire « super blague », mais quelque chose dans le regard de Beverly me stoppa net. Ce n'était pas une blague.

La bouche de Dolorès s’ouvrit de stupeur, dévoilant toutes ses dents du bas.

— Tu es devenue complètement folle ? Tu vas crever les yeux de quelqu'un avec ces trucs.

Ruth frappa l'un des seins de Beverly avec une spatule verte, comme pour voir s'il était bien réel — ou peut-être s’attendait-elle à ce qu’il éclate.

— C'est un sacré soutien-gorge push-up, dis-je.

— Ce n'est pas un soutien-gorge push-up. C'est une arme, rétorqua Dolorès.

Je me raclai la gorge.

— Hum... c'est un nouveau sort que tu essaies ?

Il était difficile de ne pas rire en regardant le nouveau décolleté de Beverly. Ils étaient si gros qu'ils dominaient la petite sorcière. Si elle ne faisait pas attention, elle pouvait basculer à tout moment.

Beverly prit une mine radieuse et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille.

— Tout à fait. C'est l’une des créations de Martha. Ça s'appelle Boob-Booster. Il augmente la taille de tes seins de manière naturelle.

— Ils n'ont rien de naturel, railla Dolorès. Demande un remboursement.

Beverly plissa les yeux, les lèvres pincées. Il était rare que je la voie en colère.

— Eh bien moi, je trouve que j'ai l'air en pleine forme.

Elle se retourna et se servit une tasse de café.

Je regardai Beverly. Quelque chose n’allait pas. Elle n'était pas du genre à changer d'apparence. Elle ne cessait de répéter à quel point elle était naturellement fabuleuse, et que la déesse l'avait dotée d'un corps parfait. Alors pourquoi ce revirement ?

— Tu vas quelque part ? demandai-je, déterminée à ne pas abandonner.

Beverly nous rejoignit à la table et se tint debout, sa tasse de café à la main.

— Figure-toi que oui. Derrick m'emmène déjeuner au Sunset Grill à Cape Elizabeth.

Lentement et précautionneusement, Beverly se glissa sur la chaise à côté de Dolorès. Ses nouveaux seins ne cessaient de heurter le bord de la table, si bien qu'elle dut tirer sa chaise pour pouvoir s'y installer.

Je n'avais jamais entendu parler de ce type, mais d'un autre côté, il était difficile de se tenir au courant de tous les hommes qu'elle fréquentait.

— Il a dit quelque chose à propos de ton... apparence. N'est-ce pas ?

Le visage de Beverly se colora.

— Je ne vois pas ce que tu veux dire.

Dolorès se pencha en avant.

— Elle a raison. Je peux le lire sur ton visage. Crache le morceau. Qu'est-ce qu'il a dit ?

Beverly pivota sur son siège ; sa poitrine écrasa sa tasse de café contre le pot à sucre, projetant des petits cubes blancs sur la table.

Elle s’empressa de les ramasser.

— Il a peut-être mentionné que chez une femme de mon âge, les choses ne sont plus aussi fermes et pimpantes.

Elle haussa les épaules comme si de rien n'était.

— Nous savons toutes qu'avec l'âge, la gravité devient notre ennemie. On ne rebondit plus comme avant.

Le silence soudain martela mes oreilles.

— Et c'est quelqu'un avec qui tu veux sortir ?

La tête de Beverly tourna si vite qu'elle m’évoqua la petite fille dans L’Exorciste.

— Bien sûr, dit-elle en me considérant comme si j'étais une vilaine éraflure sur ses nouvelles chaussures en cuir. Pourquoi ne le voudrais-je pas ? Il est sublime. Il gagne bien sa vie. C'est un bon parti.

— Et il a dix ans de moins qu'elle, commenta Dolorès en se tapotant le nez avec son doigt.

Ha ha. Je comprenais maintenant ses seins énormes, magiquement trafiqués. Pourtant, le fait qu'elle ait ressenti le besoin de faire cela me rendit désolée pour elle et agacée par ce nouveau type.

Je restai là, stupéfaite et un peu énervée. Un homme qui faisait un commentaire de ce genre et donnait à ma tante l'impression qu'elle devait changer d'apparence était un connard, selon mon règlement intérieur. Je n’ai pas de règlement intérieur à proprement parler, mais vous saisissez l'idée générale.

Comme Dolorès et Ruth ne disaient rien, je décidai de laisser tomber pour le moment. Mais j'allais me renseigner sur ce Derrick.

Je me levai et repoussai ma chaise.

— Bon, eh bien... j'ai du travail. On se voit plus tard.

Ce qui était vrai. J'avais trois clients qui attendaient leurs couvertures de romans à l'eau de rose. J'avais passé la nuit à travailler dessus. Elles étaient super et j'en étais fière. Faire circuler mon énergie créative allait définitivement faire baisser ma tension artérielle.

Pourtant, je pensai à autre chose susceptible de m'aider à réduire mon stress. Quelque chose de grand et de fort avec des yeux qui pourraient m'enflammer d’un seul regard.

Marcus.

Marcus nu.

Marcus nu, m'embrassant et posant ses grandes mains viriles partout sur moi.

Un sourire envahit mon visage alors que je sortais de la cuisine et grimpais les escaliers menant au grenier. Je sentais déjà la tension retomber, même si mes parties intimes palpitaient rien qu'à l'idée de passer un moment sexy avec mon gorille.

J’ouvris la porte de ma chambre avec un air stupide.

— Qu'est-ce que...

Une femme aux cheveux roux et aux yeux rouges, qui n'était pas du tout une femme, se tenait assise sur l'une de mes chaises.

— Bonjour, ma petite sorcière démoniaque. Je t’ai manqué ? dit Lilith, la déesse de l'enfer.

Oh... merde.

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