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Les Sorcières de New York, La Collection Complète (Édition française)

Les Sorcières de New York, La Collection Complète (Édition française)

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Si vous aimez les aventures de fantasy urbaine au rythme enlevé avec une héroïne combative, de l’action et de l’humour à revendre, vous adorerez Les Sorcières de New York. Le coffret contient les 6 livres de la série.

⭐⭐⭐⭐⭐ « Prenant et captivant. Je l'ai lu en deux jours, dur de s'arrêter, les personnages sont très attachants! »

⭐⭐⭐⭐⭐ « Une histoire originale, avec des personnages drôles et attachant. Une énigme bien écrite. »

⭐⭐⭐⭐⭐ « Palpitant jusqu’à la fin!! On en veut encore! »

Vous allez adorer Les Sorcières de New York si vous aimez :

✔️Les sorcières et la magie

✔️Les héroïnes qui ont du cran

✔️Les romances Slow Burn

✔️une bonne dose d'humour grinçant

✔️La fantaisie urbaine


Découvrir mon mari au lit avec une autre femme, ce n’est pas comme ça que j’avais prévu de commencer ma journée.

Pas plus que de me retrouver à la rue la minute d’après. Et sans le sou.

Alors, quand je reçois une offre d’emploi de la part de l’Hôtel Twilight (un hôtel paranormal en plein Manhattan qui fait à la fois office de résidence et de sanctuaire), j’accepte sans hésiter.

C’est alors qu’entre en scène Valen, gérant de restaurant tatoué, aussi sexy que taciturne, qui ne supporte pas les mélodrames ni les femmes compliquées. Le problème ? Il est cruel et redoutable.

Et accessoirement, il cache quelque chose.

Bientôt, une rumeur court selon laquelle un sortilège maléfique entraînerait la fermeture de l’hôtel, et je ne sais plus à qui faire confiance. Aurai-je le courage d’affronter ce nouveau mal ? C’est ce que nous allons voir. Que la partie commence.

Attachez votre ceinture, le voyage ne sera pas de tout repos.

 CE COFFRET INCLUT:

📕Sorcière En Herbe

📕Un Jeu De Sorcières

📕Les Contes De La Sorcière

📕Le Géant Et La Sorcière

📕Nuances De Sorcières

📕La Voie De La Sorcière

 



Les ebooks peuvent être lus sur votre lecteur Kindle, Kobo, Nook, Play Books, Apple et la plupart des lecteurs Android.


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Synopsis

Découvrir mon mari au lit avec une autre femme, ce n’est pas comme ça que j’avais prévu de commencer ma journée.

Pas plus que de me retrouver à la rue la minute d’après. Et sans le sou.

Alors, quand je reçois une offre d’emploi de la part de l’Hôtel Twilight (un hôtel paranormal en plein Manhattan qui fait à la fois office de résidence et de sanctuaire), j’accepte sans hésiter.

C’est alors qu’entre en scène Valen, gérant de restaurant tatoué, aussi sexy que taciturne, qui ne supporte pas les mélodrames ni les femmes compliquées. Le problème ? Il est cruel et redoutable.

Et accessoirement, il cache quelque chose.

Bientôt, une rumeur court selon laquelle un sortilège maléfique entraînerait la fermeture de l’hôtel, et je ne sais plus à qui faire confiance. Aurai-je le courage d’affronter ce nouveau mal ? C’est ce que nous allons voir. Que la partie commence.

Attachez votre ceinture, le voyage ne sera pas de tout repos.

Lire l'échantillon

J’étais sur le seuil de la chambre, les yeux rivés sur le corps nu de mon mari et son membre dur, proéminent. La jolie brune voluptueuse qui venait de descendre de lui arborait une expression coupable, comme si on venait de la surprendre en train de voler un sans-abri. Avec ses joues pleines et sa peau parfaite, elle devait avoir la vingtaine ‒ la moitié de mon âge ‒, les seins pointus et le corps mince. Aucune trace de cellulite non plus, mais pas d’inquiétude. Ça viendrait.

— Leana ? Quoi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu rentres en avance, balbutia mon époux.

Il couvrit son pénis avec les draps en coton égyptien, ceux que j’avais achetés, mais ce n’était pas comme si ça avait la moindre importance. Ce n’était pas comme si je n’avais plus vu son joyeux petit bâton depuis quinze ans. Il n’était pas particulièrement agréable à regarder, avec son corps dégingandé, son crâne dégarni et sa panse à bière insidieuse.

Pourtant, rien de tout ça n’aurait compté s’il avait été gentil.

On s’était mariés jeunes, on avait tous deux dans les vingt-cinq ans, et notre mariage n’avait jamais été parfait. Dès le début, j’avais vu les signes de son mauvais caractère et de ses tendances narcissiques, mais j’avais choisi de les ignorer, en me disant que c’était ce que faisaient les bonnes épouses. Elles serraient les dents, hein ?

Ces deux dernières années avaient été cahoteuses, et cette année une erreur complète. J’aurais dû tout arrêter depuis des lustres, mais j’avais été paresseuse. Une partie de moi craignait de se retrouver célibataire à quarante et un ans, après être restée avec quelqu’un pendant si longtemps – même si cette personne n’était pas faite pour moi.

C’était terminé.

J’avais été fidèle. Martin aurait au moins pu faire la même chose jusqu’à ce qu’on mette officiellement fin à cette relation.

Cette année, j’avais commencé à le soupçonner de me tromper : les appels tardifs, sa tendance à quitter la pièce pour parler au téléphone, soi-disant avec son patron, et les horaires tardifs au boulot, où il ne rentrait qu’en début de matinée.

Je ne pouvais entièrement rejeter la faute de l’échec de notre mariage sur lui. D’abord, il était humain. J’étais une sorcière. Ça aurait dû constituer un signal d’alarme depuis le début. Je ne pouvais être totalement honnête avec lui sur ce que j’étais. Il ne me comprendrait jamais, ni le monde paranormal où je travaillais. En toute honnêteté, notre mariage était voué à l’échec depuis le départ, et c’était ma faute.

Mais c’était drôle de le voir se tortiller un peu de gêne.

Je croisai les bras sur la poitrine, jouant mon rôle à fond.

— Alors c’est elle, la petite fille que tu sautes ?

La brune grimaça.

— Je ne suis pas une petite fille. J’ai vingt-trois ans.

Je haussai les sourcils.

— C’est bien une réponse de petite fille.

— Vous êtes une garce, cracha la brune nue. Et vous n’êtes même pas si belle que ça. Vous êtes vieille et flasque. Je suis sûre que vous puez. Tout le monde sait que les vieux puent.

— La ferme, Crystal, siffla son mari.

Ses yeux verts croisèrent les miens et il poussa un soupir.

— On n’a plus couché ensemble depuis plus d’un an. Tu t’attendais à quoi ? Les hommes ont des besoins.

Je ricanai.

— Sérieux ? Tu vas essayer de me faire culpabiliser pour ton infidélité ?

J’éclatai de rire, incapable de m’en empêcher. Une fois que j’eus commencé, je ne parvins plus à m’arrêter. Toutes les émotions accumulées cette année et les précédentes se déversèrent de moi, jusqu’à ce que je doive me retenir à l’encadrement de la porte.

— Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? grogna mon futur ex-mari.

— Toi, répondis-je en m’essuyant les yeux. Ça. Toute cette situation ressemble à une mauvaise blague. À moins que ce soit une bonne blague ? Je ne sais même pas.

Je regardai la brune, qui négligeait volontairement de couvrir son corps, une lueur de défi dans les yeux.

Son châssis était peut-être plus beau et jeune que le mien, mais ce n’était rien comparé à la sagesse acquise au fil de toutes les expériences de ma vie.

— J’espère que tu aimes faire le ménage, la lessive et cuisiner, lui lançai-je. Ne t’attends pas à ce qu’il lève le petit doigt. Oh, il le fera peut-être les premiers mois, mais il finira par arrêter. Ensuite, il se mettra en colère si tu lui demandes de l’aide. De la psychologie inversée à son paroxysme. Mieux vaut être prête.

— Je ne joue pas les femmes au foyer, répliqua Crystal avec un sourire insolent.

Je laissai échapper un rire bref.

— Bonne chance pour ça. Tu devrais commencer à chercher ta tétine.

— Tu as toujours été une vraie garce, lança mon mari.

Il se laissa aller en arrière, laissant les draps où ils étaient et nous offrant à nouveau un aperçu de son poireau.

— Tu t’es toujours crue meilleure que moi. Pas étonnant que je sois allé voir ailleurs. Et tu as grossi.

Mon sourire s’évanouit tandis que Crystal émettait un rire forcé.

— C’est ce qui arrive quand on est vieux, dit la petite traînée dans mon lit.

Quarante et un ans, ce n’était pas vieux, pas du tout. En fait, j’avais le sentiment d’avoir enfin compris qui j’étais et ce que je voulais dans la vie. Je me sentais bien dans ma peau pour la première fois, j’acceptais tous mes défauts et les revendiquais.

Après tant d’années de dur boulot et de dévouement à mon art, je commençais enfin à être reconnue à ma juste valeur en tant que sorcière, à exploiter et comprendre ma magie. Mais cette dernière n’était pas une magie élémentaire de terre, comme celle des sorciers blancs, et son pouvoir n’était pas non plus emprunté aux démons, comme pour la plupart des sorciers noirs. Non, mon pouvoir provenait d’ailleurs. Oui, il était plus puissant la nuit, ce qui était inhabituel chez les sorcières. Ça ne voulait pas dire que j’étais incapable de puiser dedans maintenant.

Il serait faible. Or il m’en fallait juste un peu.

Je n’avais pas révélé ce que j’étais à Martin. Il n’en avait aucune idée. Je n’avais jamais vraiment eu de raison d’en parler. Pas jusqu’à cet instant.

— Tu sais, Martin, dis-je en souriant. Je ne te l’ai jamais dit, mais je suis une sorcière.

Je puisai dans ma volonté et canalisai l’énergie provenant de bien au-delà des frontières de la terre. Elle était limitée, mais je sentis un ruban de pouvoir remuer en moi. Je le maintins à cet endroit.

Comme je m’y attendais, Martin et Crystal se mirent à rire.

— Et en tant qu’humains, vous ne pouvez voir la magie, tout comme vous ne voyez pas le monde paranormal autour de vous.

— Elle est folle, putain, lâcha Martin.

Il se mit à rire plus fort, et Crystal l’imita.

— J’aimerais vous offrir ce cadeau d’adieu, continuai-je une fois que leur rire se fut calmé.

Martin me regardait avec un amusement évident.

— Lequel ?

J’agitai le doigt et un fil de lumière blanche et brillante jaillit de ma main, avant de traverser la pièce pour venir planer au-dessus de son pénis.

Je lui rendis son sourire, puisai dans ma magie et dis :

— Ça…

Mon époux laissa échapper un hurlement de douleur et de terreur efféminé, les yeux fixés sur son pénis. Le bout était plié à quatre-vingt-dix degrés comme une bougie cassée. Oups.

Crystal bondit hors du lit comme si elle craignait que son pénis cassé soit contagieux. Les yeux écarquillés, elle recula contre le mur.

Tandis que les hurlements devenaient de plus en plus stridents, j’entrai dans la penderie, récupérai mon sac de voyage, le remplis d’autant de vêtements que possible et me dirigeai vers la sortie.

— Qu’est-ce que tu m’as fait ? Espèce de garce cinglée ! Sale pute ! hurla mon mari.

Quand j’atteignis la porte de la chambre, je me retournai. Mon époux avait le visage cramoisi et des larmes coulaient sur ses joues. Ça lui allait bien.

Je levai le doigt vers lui et mimai un pistolet.

— Garde la banane, surtout. Quoi ? C’est trop tôt ?

Je n’avais pas pu m’en empêcher. Il l’avait un peu cherché.

— Garce, siffla-t-il.

Les larmes inondaient son visage tandis qu’il regardait sa bistouquette, qui avait presque doublé de volume et pris une teinte pourpre, un peu comme une aubergine. C’était normal, ça ? Dieu seul le savait.

— Elle lui a cassé le pénis ! s’écria Crystal dans son téléphone. C’est une sorcière ! Et elle l’a cassé !

Ouais, personne n’allait croire ça. La partie à propos de la sorcière, je voulais dire.

Je reportai mon attention sur mon mari.

— Considère ça comme un divorce.

— Tu es morte ! hurla-t-il tandis que je pivotais et sortais de l’appartement.

J’étais peut-être allée trop loin. Invoquer la magie devant les humains était interdit. Mais c’était trop tard. En plus, je doutais que quelqu’un les croie, s’ils ouvraient leur bouche.

Un poids étrange se souleva de mes épaules quand j’arrivai sur Greenwich Avenue et tournai vers le nord, l’air frais de septembre refroidissant mes joues brûlantes. Mon estomac gargouilla, me rappelant que j’avais oublié de dîner. Après les événements de cette dernière heure, le dîner pouvait attendre, mais pas le vin. J’avais besoin d’un bon verre.

Je ne ressentais ni chagrin ni regret. Était-ce mal ? Étais-je diabolique ? Peut-être. Mais il m’avait énervée.

— Seigneur, pourquoi je n’ai pas fait ça il y a longtemps ?

Je m’arrêtai au coin de la rue, attendant que le feu des piétons passe au vert, et sortis de ma poche la lettre que j’avais reçue ce matin par courrier recommandé. Je l’avais lue une douzaine de fois, mais j’avais envie de recommencer. Juste pour m’assurer que je ne m’apprêtais pas à me ridiculiser. Mes yeux coururent d’un bout à l’autre de la lettre.

 

Chère Leana Fairchild,

Je suis ravi de vous transmettre une offre d’emploi de la part du Twilight Hôtel. Pour nous faire savoir officiellement que vous acceptez cette offre, ou si vous désirez plus de détails, veuillez vous présenter au numéro 444 de la 5e Avenue avant dix-neuf heures.

Nous sommes impatients de vous accueillir parmi nous,

Sincèrement,

Basil Hickinbottom

Direction

 

C’était assez inhabituel, de recevoir une offre d’emploi. J’étais chez Merlin depuis dix ans. Le Groupe Merlin était l’acronyme de Magie Engagée, Renfort de Liaison et Informations Névralgiques. Nous étions la police magique, si vous vouliez, comme le FBI.

J’avais toujours dit à Martin que je travaillais de nuit au pub McGillis, le pub local de Greenwich Village. Il n’avait jamais rien soupçonné d’étrange. Bien sûr, c’était parce qu’il n’en avait rien à cirer.

J’avais déjà entendu parler du Twilight Hôtel. Bon sang, toutes les créatures paranormales connaissaient cet hôtel, qu’il s’agisse des loups-garous, des métamorphes ou des faes. Mais il était rare d’obtenir une offre d’emploi de leur part. Je n’avais jamais travaillé pour eux. Jamais. Et je ne connaissais personne qui l’avait fait. D’après ce que je savais, ils étaient du genre mystérieux et n’aimaient pas embaucher des personnes de l’extérieur, ce qui expliquait la montagne de curiosité que j’avais ressentie en recevant cette lettre.

Je regardai mon téléphone. Dix-huit heures quinze.

— J’ai encore le temps.

Je rangeai la lettre dans ma poche, relevai mon sac sur mon épaule et continuai ma route.

Ma pression sanguine grimpa d’excitation. L’épisode du pénis cassé de Martin était oublié, et je n’avais plus la place que pour une seule pensée dans ma tête. Tous les sorciers professionnels savaient que le Twilight Hôtel payait bien. Je pourrais éventuellement enfin m’offrir une voiture. Ce serait quelque chose, hein ?

Ma vie allait peut-être enfin décoller…

Mon visage heurta un mur de plein fouet.

Un mur qui sentait le musc et les épices. Une odeur plaisante. Je fis un pas en arrière et clignai des paupières tout en étudiant le visage d’un homme séduisant à la mâchoire carrée et au nez droit. Le propriétaire du torse qui venait d’agresser mon visage. Ses cheveux sombres et ondulés effleuraient ses larges épaules ; ils grisonnaient aux tempes, ce qui ne le rendait que plus attirant. Il était grand, le genre qui vous obligeait à rejeter la tête en arrière pour le voir. Et il valait vraiment le coup d’œil.

Il était sexy. Et il semblait avoir encore plus besoin de ce verre de vin que moi.

Ses yeux étaient sombres et brûlaient d’une intensité qui me noua les entrailles. Ça me plaisait assez, ça aussi.

Et il n’était pas humain. Ça se sentait clairement à l’énergie paranormale qui émanait de lui. Vu comme il était grand et fort, ce gorille sexy était sûrement un métamorphe. J’aurais parié sur un loup-garou.

— Regardez où vous allez, grogna-t-il.

Il avait presque hurlé, et me dévisageait comme si j’étais la personne la plus haïe de tout New York.

Il était soudain beaucoup moins sexy.

Je plissai les yeux.

— Je le ferais si vous ne preniez pas autant de place, le Mur.

Il était bâti comme un six-tonnes, et c'était l’impression que ça m’avait donnée quand je m’étais cognée tête la première dans son torse. Peut-être que vingt ans plus tôt, j’aurais baissé les yeux et je serais partie. Pas cette fois. La vie m’avait endurcie.

Et j’ai cassé un pénis aujourd’hui. Yeah !

L’étranger me fusilla du regard, clairement pas habitué à ce qu’on le défie. Vu sa carrure, j’étais certaine que personne ne répondait jamais, quand il s’en prenait à eux. Il y avait même de fortes chances pour que les gens s’enfuient la queue entre les jambes.

— La rue ne vous appartient pas, maugréa-t-il.

— Elle ne vous appartient pas non plus.

S’il s’attendait à une excuse, il allait attendre longtemps. Je m’étais déjà bien trop excusée dans ma vie.

Le gorille sexy m’observa pendant un instant de plus.

— C’est vous qui m’êtes rentrée dedans. Vous ne regardiez pas où vous alliez.

— Dans ce cas, vous auriez dû vous écarter de mon chemin.

Je pouvais faire ça toute la nuit. Enfin, pas vraiment. Je ferais mieux d’y aller, si je voulais ce boulot.

— Pourquoi ne pas l’avoir fait ? Si vous m’avez vue venir, la galanterie aurait voulu que vous fassiez un pas de côté.

Ses narines se dilatèrent de colère.

— Pourquoi je m’écarterais pour vous laisser passer ?

Il avait prononcé ces mots comme si le simple fait qu’il se trouve devant moi devait signifier quelque chose pour moi. Comme si je devais le connaître, et qu’il était une personne très importante.

Pour ce que j’en savais, il était le gorille sexy et impoli. Rien de plus.

— De toute évidence, vous avez laissé vos bonnes manières à la maison ce matin, repris-je.

Je refusais de regarder ses lèvres pleines et sensuelles. Trop tard. Je les regardai. Bon sang. C'étaient des lèvres sacrément sexy, qui allaient à merveille avec le reste de son corps torride.

— Vous marchez toujours la tête dans les nuages ? C’est comme ça qu’on se fait tuer. C’est comme ça qu’on se fait renverser par une voiture.

J’inclinai un sourcil.

— Problème réglé. N’est-ce pas ?

Alors pourquoi était-il encore là ? Pourquoi ne s’écartait-il pas du passage ?

L’étranger m’observa d’un regard intense.

— Vous ne devriez pas vous balader ici si vous ne savez pas où vous allez.

Je ricanai.

— Ouais. Je n’ai pas besoin de votre permission, mon pote. Je suis en retard pour un entretien. Hors de mon chemin, le Mur.

La confusion passa dans ses beaux yeux. Il cligna des paupières, puis s’en alla. Mes pupilles remuèrent d’elles-mêmes pour regarder son joli postérieur jusqu’à ce qu’il ait disparu parmi la multitude d’humains en train de serpenter le long des rues de Manhattan. Personne ne se doutait qu’un loup-garou marchait parmi eux – un loup-garou sexy et grognon. Pourtant, je remarquai la manière dont les humains s’écartaient de lui. Ils n’avaient aucune idée de ce qu’il était, mais même eux, ils sentaient l’énergie féroce, sauvage et autoritaire qui émanait de lui. Il émettait aussi des ondes d’alpha. Et j’espérais ne jamais le revoir. La prochaine fois, je ne serais peut-être pas aussi polie.

Je laissai échapper un long soupir et me remis en route, l’irritation me parcourant. Mon corps était brûlant, comme si j’avais une bouffée de chaleur soudaine. Ce n’était pas tout à fait l’attitude composée et professionnelle que je voulais présenter durant l’entretien. J’avais sûrement le visage écarlate. J’aurais l’air nerveuse, ce qui était le cas, mais je n’avais pas envie que la direction le sache.

Au diable ce loup-garou canon et ses fesses sexy.

Je traversai East 39th Street, fis quelques pas supplémentaires et me retrouvai face au numéro 444 de la Cinquième Avenue.

La grande façade de pierre calcaire disposait de bordures en grès, et son architecture incluait des avant-toits à lucarnes, des allèges en terre cuite, des créneaux, des balcons et des rambardes. Elle avait un style gothique, le genre d’endroit où Dracula aurait pu vivre, et j’adorais. Au-dessus des doubles portes vitrées était inscrit en grandes lettres blanches et brillantes : LE TWILIGHT HOTEL. L’entrée principale disposait d’une arche à double hauteur sur la Cinquième Avenue. C’était une structure grandiose – s’élevant sur treize étages.

Un léger miroitement enveloppait le bâtiment, formant un spectre de couleurs scintillant. Je reconnus le charme destiné à empêcher un promeneur humain de penser qu’il pourrait venir prendre une chambre ici. À leurs yeux, le bâtiment devait ressembler à une structure délabrée et abandonnée, ou bien à un bâtiment en construction – n’importe quoi pour les pousser à continuer leur chemin et à oublier cet endroit très vite.

Mon cœur cognait dans ma poitrine comme si j’étais un enfant entrant au lycée pour la première fois. J’essuyai mes paumes moites sur mon jean avant de poser la main sur la poignée.

C’est alors que je réalisai que je n’avais aucun endroit où dormir cette nuit, ni les prochaines. J’étais plus ou moins sans-abri. Tout ce que j’avais, c’était le sac à mon épaule. Je trouverais une solution. Je le faisais toujours. Et puis, tout n’était pas si horrible.

— J’ai cassé un pénis, aujourd’hui, murmurai-je, fière de moi. Rien ne pourra surpasser ça.

Ou c’était ce que je croyais, en tout cas.

Je retins mon souffle, ouvris la porte et entrai.

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