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Les Sorcières de Hollow Cove, Tomes 1-7 - Ebook (Édition française)

Les Sorcières de Hollow Cove, Tomes 1-7 - Ebook (Édition française)

⭐⭐⭐⭐⭐ 2 936+ avis 5 étoiles

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⭐⭐⭐⭐⭐ « Une série addictive. J'ai dévoré l'histoire. Elle est pleine de rebondissements, d'humour, de magie et plus encore ! »

⭐⭐⭐⭐⭐ « Captivant et pétillant. »

⭐⭐⭐⭐⭐ « Magnifique roman avec une histoire pleine d’humour »


Vous allez adorer Les Sorcières de Hollow Cove si vous aimez :

 ✔️Les sorcières et la magie

✔️Les héroïnes qui ont du cran

✔️Les romances Slow Burn

✔️une bonne dose d'humour grinçant

✔️La fantaisie urbaine


Prêts pour votre prochaine aventure magique ?

Alors voilà, j’ai des ennuis. De gros ennuis. Je suis fauchée. Pire encore, mon copain vient de me larguer après cinq ans.

Que me reste-t-il à faire ? Emménager avec mes trois tantes excentriques dans leur maison de famille, le Manoir Davenport. C’est un endroit charmant, sauf que cette immense ferme adore dévorer les hommes. Oui, vous avez bien lu.

Si j’étais une humaine normale, je m’enfuirais en prenant mes jambes à mon cou. Mais comme je suis une sorcière... je ne fais absolument rien. Après tout, ils l’ont peut-être mérité, qu’est-ce que j’en sais ?

Je suis de retour à Hollow Cove, la communauté paranormale haute en couleur où les nymphes, les loups-garous, les trolls, les métamorphes, les sorcières et autres êtres hors du commun vivent en paix loin des regards humains. Alors que je prends mes marques dans ma nouvelle vie, je décide d’accepter la proposition de mes tantes et de rejoindre l’entreprise familiale : une société de surveillance chargée de protéger la ville et de tuer tous ceux qui chercheraient à lui nuire.

Mais ça fait un bout de temps que j’ai quitté le monde paranormal et mes pouvoirs magiques sont un peu rouillés. Pour tout dire, ils sont pratiquement invisibles.

La situation ne tarde pas à empirer quand les membres de notre communauté commencent à tomber comme des mouches. Et lorsque des démons débarquent à Hollow Cove, je sais qu’il est grand temps de prendre les choses en main et de leur régler leur compte. Une bonne fois pour toutes.

Ça va saigner. Je le sens.


CE COFFRET INCLUT:

📕La Sorcière de L'ombre

📕Sortilèges de Minuit

📕Épreuves et Enchantement

📕Menace Magique

📕De Sombres Secrets

📕Un Charme de Famille

📕Les Sœurs Sorcières

Les ebooks peuvent être lus sur votre lecteur Kindle, Kobo, Nook, Play Books, Apple et la plupart des lecteurs Android.

*Les ebooks sont livrés sous forme numérique via BookFunnel. Vous recevrez un lien de téléchargement par e-mail.

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Synopsis

Prêts pour votre prochaine aventure magique ?

 Alors voilà, j’ai des ennuis. De gros ennuis. Je suis fauchée. Pire encore, mon copain vient de me larguer après cinq ans.

Que me reste-t-il à faire ? Emménager avec mes trois tantes excentriques dans leur maison de famille, le Manoir Davenport. C’est un endroit charmant, sauf que cette immense ferme adore dévorer les hommes. Oui, vous avez bien lu.

Si j’étais une humaine normale, je m’enfuirais en prenant mes jambes à mon cou. Mais comme je suis une sorcière... je ne fais absolument rien. Après tout, ils l’ont peut-être mérité, qu’est-ce que j’en sais ?

Je suis de retour à Hollow Cove, la communauté paranormale haute en couleur où les nymphes, les loups-garous, les trolls, les métamorphes, les sorcières et autres êtres hors du commun vivent en paix loin des regards humains. Alors que je prends mes marques dans ma nouvelle vie, je décide d’accepter la proposition de mes tantes et de rejoindre l’entreprise familiale : une société de surveillance chargée de protéger la ville et de tuer tous ceux qui chercheraient à lui nuire.

Mais ça fait un bout de temps que j’ai quitté le monde paranormal et mes pouvoirs magiques sont un peu rouillés. Pour tout dire, ils sont pratiquement invisibles.

La situation ne tarde pas à empirer quand les membres de notre communauté commencent à tomber comme des mouches. Et lorsque des démons débarquent à Hollow Cove, je sais qu’il est grand temps de prendre les choses en main et de leur régler leur compte. Une bonne fois pour toutes.

Ça va saigner. Je le sens.

Préparez-vous pour cette aventure magique palpitante et à hurler de rire !

Lire l'échantillon

Je ne t’aime plus.

D’accord. Ce n’étaient certainement pas les mots que j’espérais entendre de la bouche de mon – maintenant, ex – copain. J’avais espéré un « Tu es belle aujourd’hui » ou « Ce jean te fait un super cul », mais je me serais contentée de « Passe-moi le sel. »

En fait, ce crétin couchait à droite et à gauche dans mon dos ces trois derniers mois.

Aïe.

Oui, je l’admets. Ça m’avait fait aussi mal que s’il avait pris un couteau, l’avait enfoncé dans mon cœur puis fait tourner dans mon ventre. Le je-ne-t’aime-plus, ça craignait, mais le pire était la trahison. J’eus une crise « passagère » qui consista à lui envoyer une tasse à la tête suivie d’un carton de lait, de la télécommande de la télé, une orchidée (je me suis sentie terrible mal ensuite à propos de l’orchidée) et tout ce qui était à portée de main. Je ne l’atteignis jamais, mais l’entendre crier, le voir se tordre et se baisser était assez satisfaisant.  

Même si j’avais remarqué un certain changement dans le comportement de John, sa déclaration était une surprise.

Oui. Il couchait avec nous deux en même temps. Très classe. À cette idée, je sentis la bile me remonter dans la gorge. C’était la pire des tromperies. Le gars n’avait même pas le courage de me le dire avant de sauter au lit avec une autre femme.

J’avais pleuré cette nuit-là, mais pas autant que je l’aurais cru. J’étais encore plus surprise de voir que la colère avait si vite fait place à la torpeur… puis à rien. Je me suis rendu compte que le fait qu’il couche avec quelqu’un d’autre (je me fichais bien de son nom) avait détruit les sentiments que j’avais pour lui. Comme un interrupteur. Éteint. Totalement.

Je n’allais pas me laisser aller au désespoir pour un gars qui ne m’aimait pas, pour n’importe quel homme d’ailleurs. Je méritais mieux.

Alors, le lendemain matin, je préparai mes bagages, constitués d’une simple valise remplie du minimum, et pris le premier autobus Greyhound qui quittait New York.

Ça n’arrangeait rien que je n’aie pas un sou – j’étais même au fond du trou. Voilà ce qui arrive quand on essaie de suivre le style de vie de son copain avec un salaire de graphiste. Lui, c’était un avocat qui grimpait les échelons et moi, j’avais cinquante mille dollars de dettes entre ma carte de crédit et des prêts personnels et j’ignorais totalement comment j’allais rembourser tout ça.

J’avais toujours payé ma part du loyer, de l’alimentation et des factures. J’étais juste trop fière pour admettre que je ne pouvais même pas en payer la moitié.

J’étais tombée amoureuse de John quand je l’ai rencontré dans un pub de Manhattan cinq ans auparavant. Je finissais mes études des beaux-arts à l’Institut des arts visuels et habitais avec trois colocs dans un appartement de la taille des toilettes de l’école.

On est sortis trois mois ensemble. Puis, quand il m’a demandé d’emménager avec lui, j’ai dit oui.

À cette époque-là, je n’avais pas compris que c’était la plus grande erreur de ma vie – pas en termes de relation, mais de finances. Je m’étais vraiment endettée.

Je lâchai un grand soupir et me replaçai dans mon siège, regardant le magnifique paysage de collines verdoyantes qui serpentaient autour de grands arbres épais, de mares et de lacs scintillants. J’étais furieuse envers moi-même que ça soit allé si loin. La seule bonne chose, c’était que je ne pouvais pas m’enfoncer plus. Enfin, je l’espérais.  

J’étais au plus bas. Je ne pouvais que remonter et j’allais m’en sortir. Je le jurais.

Le trajet de sept heures et demie en autobus entre Manhattan et le Maine avait semblé durer une éternité tandis que je regardais par la fenêtre, tout en considérant mes choix de vie et voyant cinq ans de ma vie défiler devant mes yeux. Je n’allais pas mentir. De temps en temps, je me sentais un peu déprimée. C’était difficile d’admettre que l’homme avec qui je croyais passer le reste de ma vie pensait que je ne valais rien et que je ne comptais pas suffisamment pour rester fidèle.

Mais dès que j’entrevis l’océan Atlantique, je fus envahie d’un calme étrange. Je me redressai sur mon siège dès que je vis le littoral accidenté parsemé de phares et de villages côtiers que je trouvais parfaits, peints de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Mon cœur s’accéléra d’excitation. Si j’avais pu baisser la fenêtre, j’aurais sorti la tête et tiré la langue comme un chien.

Un grand panneau en bois arborant la photo d’un phare surplombant l’océan et truffé de mouettes apparut : BIENVENUE À HOLLOW COVE. Et en dessous, en lettres cursives : Attention : Nous transformons les intrus en crapauds !

Je sursautai dans mon siège lorsque l’autobus s’arrêta.

— C’est mon arrêt ! fis-je gaiement à ma voisine tout en me levant.

La soixantaine et le visage pincé, elle eut l’air embêtée de devoir se lever, se pousser et ainsi éviter que je lui passe dessus pour sortir. Ce que j’aurais fait si elle ne s’était pas bougée dans les trois secondes. Je me serais même servi de mes coudes. Et peut-être un genou.

Elle obtempéra tout en prenant bien son temps. Je me précipitai hors de l’autobus, j’avais hâte que le sang se remette à circuler dans mes jambes. J’avais les fesses engourdies d’être restée assise si longtemps et j’étais pas mal sûre qu’elles s’étaient aplaties. Sans déconner. Je devais sortir et respirer l’air frais. Après avoir pris ma valise – la seule qui tenait avec du chatterton, que le chauffeur avait gentiment déposée sur le trottoir pour moi –, je la fis tourner sur ses roues et me dirigeai vers le pont de Hollow Cove.

Des rayons métalliques rouges des bouches d’incendie brillaient dans le soleil couchant tandis que je me dirigeais vers le pont, les roues crissant bruyamment comme un animal à l’agonie.

Quand on dit pont de Hollow Cove, ça semble énorme, mais en réalité, ça prenait deux minutes pour passer le minuscule pont à deux voies qui séparait Hollow Cove du reste du monde – c’est-à-dire le monde des humains. C’était un petit bout de terre entouré d’eau et bien d’autres choses.

Dès que je posai le pied sur le pont, je la ressentis.

Un flux d’énergie m’envahit des orteils jusqu’à la tête, ma peau se couvrant de chair de poule, puis me quitta.

La magie.

Mon pouls fit un bond et ma respiration s’accéléra. Un humain normal n’aurait pas ressenti les ondes d’énergie surnaturelle que je venais de traverser, un pouvoir si terrifiant, grisant et exceptionnel que je faillis tomber à genoux et pleurer.

Mais je n’étais pas une personne normale.

D’un pas revigoré, je traversai le pont, tirant ma valise derrière moi. L’eau en dessous s’agitait, brillant de milliers de lumières blanches reflétées par le soleil.

— Tessa ? C’est toi ? fit une voix féminine à la minute où je quittai le pont.

Une femme rondelette d’une soixantaine d’années se dirigea vers moi. Sa longue robe fluide de motifs criards violet et lie-de-vin ondulait autour d’elle tandis qu’elle approchait. Ses cheveux noirs formaient un chignon serré, mettant en valeur ses lunettes ornées de bijoux posées sur un petit nez. En me voyant, son regard s’intensifia, encerclé de mascara séché, et son sourire fut contagieux.

— Salut, Martha.

Je m’arrêtai, car elle s’était placée exprès devant moi pour me bloquer le chemin.

Une vague d’énergie familière m’envahit, envoyant un tourbillon de frissons le long de ma peau alors que la puissance augmentait. Il émanait d’elle un mélange de parfum de rose et d’odeur de lavande. Mais rien ne pouvait cacher l’odeur d’aiguilles de pin, de terre mouillée et de feuilles mélangée à une prairie de fleurs sauvages – l’odeur des sorcières blanches.

— Oh ! Je savais que c’était toi ! fit-elle, les yeux écarquillés de plaisir. Je le savais ! Je le savais ! Laisse-moi te regarder. Tu n’as pas changé du tout, sauf que tu as perdu un peu de poids. Tu te sens bien, ma chérie ?

— Oui, je…

— Il me tarde de prévenir Liz que tu es de retour, continua-t-elle à jacasser, pointant sur moi un long ongle rouge. Elle va être jalouse que je t’aie vue en premier. Oh ! J’ai hâte de voir l’expression sur son visage de sorcière quand je vais lui dire. Quand es-tu venue la dernière fois ?

— Cin...

— Cinq ans, répliqua la femme. Non ?

— Oui, soupirai-je.

Je devais peut-être me taire puisque la sorcière répondait à ses propres questions.

— Ta mère n’est pas là, ma chérie, continua-t-elle en plissant les yeux. Elle est partie il y a deux ans. Pas la première fois qu’une sorcière fiche le camp en pleine nuit. Comme une voleuse, celle-là. Tu sais ce que je veux dire ?

— Je sais, fis-je, la poitrine serrée.

— Allons bon, dit-elle avec un regard de pitié. Vous vous êtes encore disputées ? Vous deux n’avez jamais l’air de vous entendre. Dommage, vu que tu es sa fille unique.

— Dommage, vu que c’est ma seule mère, renchéris-je en fronçant les sourcils.

Quel culot elle avait ! Plus je restais là, plus je comprenais pourquoi ma mère n’avait jamais voulu vivre ici de façon permanente.

Martha opinait lentement, un commérage se formait derrière ses lunettes kitsch.

— Quel âge as-tu ?

— Vingt-neuf ans.

— C’est à ce moment-là que les rides commencent à se montrer, déclara Martha dont les yeux lancèrent des éclairs. C’est pas possible, ma belle. Avant que l’on comprenne, on a l’air d’une mégère.

— Je croyais que la beauté venait de l’intérieur.

— La beauté vient bien de l’intérieur, confirma-t-elle avec un petit sourire. L’intérieur de mon salon.

— C’est ça.

— On dirait que tu as pleuré, dit Martha en s’avançant, les yeux tellement ronds que je pouvais en voir le blanc. Tu t’es disputée avec ton amoureux, hein ? Oui. Oui. C’est pour ça que tu es revenue !

Elle couinait presque de plaisir à l’idée de mon chagrin d’amour.

— Je dois y aller, lui annonçais-je. Mes tantes m’attendent. Contente de t’avoir vue, Martha.

La sorcière ouvrit la bouche pour parler, mais je l’avais déjà contournée. Je me fichais que cela ne soit pas poli. Je n’étais pas là pour parler de ma vie avec la reine des commères.

— Quand tu te seras installée, viens faire un tour à mon salon ! s’écria Martha. Je te ferai ma promo « deux pour un » sur mon charme d’épilation du visage. Pas de poils de nez !

Super.

Je me précipitai le long de la route pavée, ma valise cahotant derrière moi. Des boutiques s’alignaient des deux côtés de la rue, leurs vitrines bourrées des tout derniers articles en plus de ceux qui étaient en promotion. Des bouteilles, des boîtes de potion et de talisman occupaient les vitrines à côté de tas branlants de grimoires et de rouleaux de parchemin.

Je dépassai une boutique à la porte jaune avec un panneau qui disait POTIONS POUR TOUTES LES SOUFFRANCES, ÉCLATEZ-VOUS et PASSEZ UNE JOURNÉE ÉPOUVANTABLEMENT BELLE !

Tout autour de moi, Hollow Cove était tout aussi vibrante et bizarre que la dernière fois que j’étais venue. Pas à cause de ses habitants hauts en couleur – d’accord, peut-être quand même un peu –, mais parce que c’était la seule ville à des kilomètres à la ronde où vivaient les paranormaux.

Pour l’œil humain, Hollow Cove était simplement une autre ville côtière avec des boutiques pittoresques et ses habitants fouineurs. Pour nous, c’était l’endroit où l’on voyait une nymphe sortir sa poubelle, une maman loup-garou gronder ses enfants dans le parc parce que tirer les ailes des fées n’était pas une bonne idée, où les trolls géraient leurs pubs et fabriquaient leur bière et où les sorcières vendaient leurs potions et leurs sortilèges.

Si on était un humain, il y avait de bonnes chances de ne pas voir le surnaturel. Et c’était très bien comme ça pour les habitants.

— Loin des yeux, loin du cœur, comme aimaient dire mes tantes.

Deux femmes à l’extérieur du pub Wicked Witch & Handsome Devil me regardèrent passer. La plus petite secoua la tête et haussa la voix pour que je l’entende.

— Sa mère n’arrêtait pas de déménager. Traînant avec elle cette pauvre gamine partout dans le pays. La pauvre ne peut pas être normale après cette sorte d’enfance dysfonctionnelle. Elle essayait de la débarrasser de son côté sorcier, c’est tout.

Gamine ? Je pensais m’arrêter et dire à cette étrangère de quoi était capable cette gamine, mais je n’en avais pas l’énergie. Le voyage m’avait éreintée. Et le peu d’énergie qu’il me restait, je devais la réserver à faire avancer mes jambes.

J’arrivai à la grand-place au moment où les commerçants et les clients sortaient pour la fermeture. Les têtes se tournèrent vers moi. Ils me pointèrent du doigt, bouche ouverte, échangeant des murmures excités sur mon passage.

Ne regarde pas. Ne regarde pas, me dis-je. Si je croisais un regard, j’y aurais droit.

Tandis que je passai un autre pâté de maisons, j’entrevis des yeux sur moi – les mêmes que j’avais vus quelques minutes auparavant. Je levai le regard et vis Martha, murmurant dans l’oreille d’un petit homme qui m’était familier.

Ça alors, comment était-elle arrivée si vite ? Pas important. Maintenant, tout le monde savait que j’étais de retour, accompagnée d’un scandale tragique probablement inventé, au moins. Plus c’était scandaleux, mieux c’était. Ne constatait-on pas toujours ceci dans les petites villes ?

Je traversai vite les rues, consciente de tous les regards tournés sur mon passage. Je gardai la tête baissée et marchai aussi vite que possible sans me lancer dans du jogging.

— Tessa ! Attends !

Martha, encore.

Je me mis à courir.

C’était la course la plus maladroite du siècle, à tirer ma valise. Mais je préférais avoir l’air d’une superbe idiote plutôt que discuter de ma vie perso en ce moment même. Je n’étais pas d’humeur et ça ne regardait personne d’autre que moi.

Habituellement, ça prenait une demi-heure d’aller du pont chez les Davenport. À la course, je mis dix minutes.

La ferme Davenport était un beau bâtiment massif au toit métallique noir, au bardage de bois blanc et au magnifique porche enveloppant soutenu par d’épaisses colonnes rondes. C’était une de ces maisons qui nous faisait stopper notre activité pour la regarder à deux, même trois reprises. Elle était magnifique à ce point.

Cet énorme bâtiment s’élevait au bord d’une falaise, surplombant l’océan par trois étages de panoramas majestueux pourvus de balcons. La propriété se tenait sur vingt hectares de terrain et de bord de mer et avait été bâtie par les premières sorcières Davenport.

J’attendis un moment et la contemplai.

Cela faisait plus de cinq ans que je n’avais pas mis les pieds dans la ferme Davenport. Les souvenirs m’arrivèrent par bribes comme si je feuilletais un ancien album photo. Ma mère m’amenait souvent ici quand on était en ville. Cette maison avait toujours été mon « coin de paradis » dans mon enfance. Elle était si grande que je m’y perdais souvent, exprès naturellement. Avec toutes ses portes et ses cachettes secrètes, c’était le paradis pour un enfant.

Maintenant, tandis que je la regardais après toutes ces années… elle avait l’air parfaite. Je veux dire qu’elle paraissait construite récemment. Je ne voyais nulle part de peinture écaillée sur le bardage, même pas une craquelure à l’une des nombreuses fenêtres ou une planche de bois tordue sur le porche. Elle avait l’air… eh bien, elle avait l’air flambant neuve. Mais cette maison avait plus de deux cents ans. Le sel marin suffisait pour causer de sérieux dégâts au bardage, mais les planches étaient lisses, comme si on venait de les décaper et de les peindre.

— Bizarre.

Je soupirai longuement et me dirigeai vers l’allée empierrée qui menait à l’entrée, flanquée de rosiers et d’hortensias Annabelle. Le vent soufflait, apportant l’odeur de l’océan combiné au parfum des roses. Des géraniums rouges et des pétunias violets garnissaient les jardinières suspendues à la balustrade du porche.

J’avais les jambes molles tandis que je montais ma valise avant de me tenir devant la grande porte en bouleau sur laquelle un vitrail illustrait une sorcière volant sur son balai près de la pleine lune.

Une plaque métallique gravée placée à côté de la porte indiquait en caractères gras et majuscules : GROUPE MERLIN. Et juste en dessous, en plus petit : Réseau d’intelligence par la ligue d’intervention pour le respect de la magie.

Oui. C’était bon d’être à la maison.

Emplie d’une sensation chaleureuse, je tournai la poignée et entrai.

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