Les Dossiers maudits : La Collection Complète - Ebook (Édition française)
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Si vous aimez les aventures de fantasy urbaine au rythme enlevé avec une héroïne combative, de l’action et de l’humour à revendre, vous adorerez Les Dossiers maudits: La Collection Complète
Le coffret contient les quatre livres numériques de la série.
Êtes-vous prêts à découvrir une toute nouvelle sorcière ?
Je m’appelle Samantha Beaumont et je suis une sorcière. Mais attention, je ne pratique pas la magie noire classique. Je suis spécialisée en Goetia, l’art ancestral d’invoquer les démons, et en exorcisme. C’est ça. Je traque et je bannis les démons et autres vilains surnaturels. Mais pas avec une épée ou une dague sophistiquée. Non, je bannis ces enfoirés avec de la bonne vieille magie à l’ancienne.
Tout va pour le mieux jusqu’au jour où une humaine est assassinée et son âme emportée par un démon supérieur. Et c’est de pire en pire. Les humains tombent comme des mouches et c’est à moi de retrouver ce foutu démon et de le tuer. Mais tout le monde sait que ce n’est pas si simple.
Je risque de devoir révéler mon secret... mais s’il éclate au grand jour, je serai morte, et tous mes amis avec moi.
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DESCRIPTION DES LIVRES:
- Cendres et Sortilèges
- Charmes et Démons
- Flammes et Enchantement
- Sang et Maléfices
Synopsis
Synopsis
Êtes-vous prêts à découvrir une toute nouvelle sorcière ?
Je m’appelle Samantha Beaumont et je suis une sorcière. Mais
attention, je ne pratique pas la magie noire classique. Je suis spécialisée en Goetia, l’art ancestral d’invoquer les démons, et en exorcisme. C’est ça. Je traque et je bannis les démons et
autres vilains surnaturels. Mais pas avec une épée ou une dague sophistiquée.
Non, je bannis ces enfoirés avec de la bonne vieille magie à l’ancienne.
Tout va pour le mieux jusqu’au jour où une humaine est
assassinée et son âme emportée par un démon supérieur. Et c’est de pire en pire. Les humains tombent comme des mouches et c’est à moi de retrouver ce
foutu démon et de le tuer. Mais tout le monde sait que ce n’est pas si simple.
Je risque de devoir révéler mon secret... mais s’il éclate au grand jour, je serai morte, et tous mes amis avec moi.
Lire l'échantillon
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Le démon était rapide. Vraiment
rapide.
Il m’avait traînée dans toutes
les rues du quartier chic de Manhattan, m’obligeant à serpenter dans les zones
paumées de Central Park pour finir par arriver dans Hell’s Kitchen.
En grognant, je forçais mes
jambes à continuer d’avancer, les poumons avides d’air alors que j’essayais d’ignorer
la crampe qui me prenait sur le côté.
On ne me payait pas assez pour
ces conneries.
Il s’agissait de mon dixième
exorcisme, ce mois-ci. Non, je ne faisais pas allusion aux têtes à l’envers
vomissant des fontaines de soupe aux pois cassés. Ça, c’était Hollywood. Là, c’était
la vraie vie, et la possession démoniaque existait vraiment.
Cela arrivait lorsqu’un démon
faisait de l’auto-stop dans le corps d’une personne, leur faisant faire des
choses choquantes et agir différemment, tout en aspirant leur force vitale
jusqu’à ce qu’ils finissent par tomber raides morts.
Ces deux dernières semaines, il
y avait eu un afflux soudain de démons à New York. Le bruit courait qu’une
Fissure anormalement grande, une déchirure dans le Voile, la ligne de
séparation entre les humains et l’au-delà des démons, s’était ouverte, et que
des milliers de démons s’en étaient échappés.
Cela avait été un mois chargé
pour la ville de New York, du point de vue des démons parasitaires, mais cela
ne voulait pas dire que la ville était dépourvue d’autres démons. Sûrement pas.
Il y avait des rampants encore plus effrayants et des choses bien pires que ces
bâtards de démons lambda qui volaient les corps. Cependant, j’étais ce soir
honorée par la présence d’un autre démon.
Il était impossible qu’une fille
de quatorze ans puisse courir aussi vite et aussi longtemps sans avoir besoin
de s’arrêter pour reprendre son souffle. Le démon en elle l’usait, poussant son
corps à une extrémité qu’aucun humain ne pouvait endurer. Il s’était emparé de
son corps et courait à présent telle une marionnette tenue par des fils, se
nourrissant de sa force vitale. Si je ne le rattrapais pas rapidement, le corps
de la fille s’effondrerait, et elle mourrait, laissant le démon dévorer son âme
puis sauter dans un autre pauvre type.
En général, les possessions
arrivaient lorsque les humains étaient assez stupides pour jouer à invoquer des
démons en échange des conneries habituelles : argent, gloire et sexe.
Néanmoins, je ne pouvais pas la laisser mourir.
Contrairement aux démons et aux
autres demi-sang dotés d’une vitesse et d’une endurance surnaturelle, je ne
pouvais compter que sur mes agréables poussées d’adrénaline et ma haine
profonde des démons voleurs de corps. J’étais en forme, mais je n’étais pas une
sportive. Mon enveloppe mortelle avait ses limites et si je ne bannissais pas
le démon rapidement, j’allais mourir d’épuisement.
La Cour des Sorciers Noirs m’avait
engagée pour surveiller le Voile, le plus souvent pour chasser et bannir tout
démon ou adversaire surnaturel qui en sortait. La rémunération n’était pas
superbe, mais ça payait les factures et m’aidait à garder un toit pour ma
famille, ce qui était tout ce dont j’avais besoin.
Les démons altéraient toujours
le Voile. Ils le transperçaient et réussissaient à traverser jusqu’à notre
monde pour se régaler d’âmes humaines. Les jours de solstice ou de pleine lune,
lorsque le Voile était le plus fin, on assistait à une effusion plus importante
de démons.
C’était là que j’entrais en
scène.
Je les renvoyais dans l’au-delà.
Le feu faisait habituellement l’affaire. Quelques boules de feu plus tard, et
les démons étaient de retour dans leur monde, laissant le monde des mortels un
petit peu plus sûr.
Je ne détestais rien de plus qu’un
démon voleur de corps. Bon, peut-être deux démons voleurs de corps. Il n’en
restait pas moins que je les haïssais. Il y avait quelque chose de vraiment
perturbant dans le fait d’être enfermé à l’intérieur de votre propre corps
pendant que quelqu’un d’autre le déplaçait ici et là, et vous ne pouviez rien y
faire. Je ne le tolérerais pas. Je ferais sortir ce démon d’elle, par la gorge,
si je le devais.
J’aperçus un léger mouvement à l’autre
bout de la rue sombre et me tournai pour voir une ombre reculer. Julia, la
fille, disparut par une porte en bas d’un immeuble de six étages sur la West
46th Street. Super. Je ne pouvais pas exorciser un démon librement dans les
rues de New York, pas sans que l’on me foute en prison et que mon visage soit
affiché sur tous les réseaux sociaux.
Je pris une profonde respiration
et la suivis.
Quelques humains passaient en un
éclair alors que je courais dans la rue. Des humains parfaitement ignorants des
dangers et des horreurs paranormales qui les entouraient. Le Voile agissait
comme un charme, transformant la façon dont les choses apparaissaient aux yeux
humains et les empêchant de voir le monde paranormal et ses habitants. Ça devait
être super de se réveiller chaque matin avec rien d’autre que les factures, le
prêt immobilier et les enfants comme sujets d’inquiétude. Et pas de l’ugnur aux
ailes géantes qui s’était échappé de la Faille et avait décidé de se régaler de
votre cervelle, car, eh bien, c’était leur fonction.
De la fumée de gaz d’échappement,
des trottoirs brûlants et la puanteur des ordures remplaçaient l’air du soir
alors que je traversais la rue. Les ténèbres qui se rassemblaient se
précipitaient pour combler les espaces que les lampadaires ne pouvaient
atteindre. Il n’y avait aucune lumière aux fenêtres, ce qui était le terrain
propice et parfait pour les démons qui prospéraient dans l’obscurité. En
retour, les ténèbres les remplissaient de pouvoir. Mais cela ne m’arrêtait pas.
Lorsque j’atteignis l’immeuble,
mon cœur voulait sortir de ma poitrine pour saluer la dalle en béton à mes
pieds. Mince.
Vous pourriez penser que depuis
le temps, j’aurais fabriqué une amulette pour l’endurance et la vitesse. Je
notai dans ma tête de regarder cela lorsque je rentrerais chez moi. Une paire
de super jambes aurait été bienvenue, là, tout de suite.
Serrant mon flanc en proie à une
crampe, je pris des bouffées d’air, avec l’impression d’avoir un peu la tête
qui tournait, et ouvris la porte en la tirant. J’entrai dans l’entrée obscure
et m’arrêtai pour tendre l’oreille. Le faible bruit de l’eau traversant les
tuyaux fut ma seule réponse. Puis rien. Une vague odeur de soufre restait dans
l’air. Je souris. Mon démon.
L’entrée conduisait dans un
couloir tout aussi sombre, une formule appelant à davantage d’ennuis. Mais je
ne suivais jamais les formules.
Le cœur battant dans les
oreilles, j’avançai, et un bruit de verre craquant sous mes bottes me fit m’arrêter
net. Je regardai le mur latéral, et alors que mes yeux s’ajustaient à l’obscurité,
je pus distinguer deux appareils d’éclairage voisins et leur ampoule brisée.
Ne sachant pas quelle porte d’appartement
le démon avait empruntée, je courus jusqu’à la première porte du premier étage
et vérifiai la poignée. Fermée. Je sifflai de frustration. Il me faudrait des
heures pour vérifier toutes les portes de cet endroit. Julia n’avait pas aussi
longtemps devant elle.
J’avançai de nouveau, puis
hésitai pendant un instant à l’angle du couloir. Le léger bruit sec d’une porte
en métal s’ouvrant puis se fermant m’atteignit.
Bingo.
Je courus. Alors que je
tournais, je vis une porte comportant un autocollant délavé indiquant 6A. Une
lumière jaune et faible brillait au niveau de l’espace entre le sol et la
porte. Je me dirigeai vers la porte et essayai la poignée. Elle s’abaissa sans
difficulté.
— Je te tiens, murmurai-je.
Mon pouls martelait mes côtes,
et j’ouvris la porte aussi silencieusement que possible pour entrer. L’air empestait
le sang. L’appartement était de taille moyenne selon les standards de New York,
éclairé avec seulement quelques bougies posées sur le sol en bois. Elles projetaient
sur les murs des ombres noires, troublantes et effrayantes. Super.
Le plafond faisait au moins
trois mètres de haut, et les murs étaient couverts de tapisserie venant tout
droit des années quatre-vingt. Des chaises, des tables et un bureau étaient
éparpillés contre les murs, comme pour faire un espace plus grand au milieu de
l’appartement. Soudain, je vis pourquoi.
Un important cercle de pierres
se trouvait au milieu de la pièce. Les pierres étaient petites, de la taille de
mon pouce, et blanches comme des os. Six têtes de poulets noires étaient
disposées uniformément autour du cercle, et, au milieu, se trouvait la tête
noire d’un agneau, au-dessus d’un triangle tracé au sang. D’étranges runes que
je n’avais jamais vues auparavant étaient écrites avec du sang frais à l’intérieur
du cercle, indiquant plus un rituel païen qu’une
invocation de démons moderne. Effrayant.
Je fis un autre pas pour mieux regarder.
Une fille entra dans mon champ
de vision. La fille en bonne santé et heureuse que j’avais vue sur la photo
avait disparu. Ses cheveux sans vie et gras recouvraient son visage sale. Son
corps était fin, presque émacié, et ses membres, selon ce que je pouvais en
voir à travers ses vêtements, étaient tachés et sales. Son jean et son t-shirt
étaient mouchetés de sang, mais je ne pouvais pas dire si c’était le sien ou
celui de quelqu’un d’autre. La peau de son visage était creuse, et les os en étaient
apparents, laissant ressortir ses yeux féroces et troublants. Ils m’observaient
avec une rage incessante. Elle était en colère.
On était deux.
Je savais que si je ne bougeais
pas, j’étais morte. Je n’avais pas le temps de bavarder. Me déplaçant à l’instinct,
je me mis à genoux, sortis ma craie et commençai à dessiner un cercle avec une
étoile à sept branches au milieu : le symbole de l’exorcisme.
Les exorcismes étaient le plus
haut niveau de la magie avancée. Ils étaient mortels si vous ne les faisiez pas
correctement. La plupart du temps, avec un prêtre ou une sorcière novice, l’humain
mourait dans une mare de sang et de boyaux enchevêtrés.
Mais je faisais cela depuis plus
d’une décennie, à présent, et je connaissais mon métier. J’allais renvoyer ce
démon à coups de pied dans l’au-delà, où était sa place.
Les mots magiques avaient du
pouvoir, tout comme il y avait du pouvoir dans les symboles et les sceaux. Si
vous saviez comment les utiliser. Mais peu de sorcières le savaient. Vous
deviez être précise en les dessinant. Une petite patte de mouche inappropriée
pouvait vous envoyer dans l’au-delà, ou vous pouviez vous retrouver avec la
tête de l’autre côté. Oui, c’était arrivé à une sorcière au bas de la rue avant
ma naissance.
Depuis lors, les sorcières en
étaient venues à redouter le pouvoir des symboles. Elles ne leur faisaient pas
confiance, mais moi, j’avais confiance en eux plus qu’en la magie du sang. Les
symboles étaient comme les mathématiques et l’art. Vous faisiez vos calculs,
puis vous dessiniez.
Je m’étais plantée quelquefois,
au départ, mais je n’étais pas assez stupide pour essayer des symboles
compliqués. Non, j’avais commencé avec un symbole classique et simple, comme
celui d’une tasse planante ou un symbole du type
peindre-ses-ongles-de-pieds-en-bleu. Ces derniers avaient complètement disparu
la première fois que j’avais essayé. Oups. Heureusement que c’était l’hiver,
ainsi, personne ne pouvait savoir ou me voir, moi,
Sam l’idiote sans ongles de pieds.
J’étais à présent si
douée avec mes symboles que je les avais scannés sur ordinateur et en avais
fait imprimer des copies. Oui. Elles marchaient tout aussi bien et me faisaient
gagner du temps lorsque j’étais pressée.
Mais j’avais un
avantage sur les autres sorcières. Mon grand-père disait toujours que j’avais
un talent pour les symboles. J’étais une artiste. J’aimais dessiner et peindre,
ainsi, les images me venaient naturellement, tout comme la respiration. Chacun
de mes symboles était une œuvre d’art, et j’avais mobilisé mon énergie et mon
temps à les créer. Ils étaient magnifiques. Et puissants.
Mais j’étais aussi
paresseuse.
Lorsque je réalisais
qu’un symbole équivalait en puissance à des heures et des heures de récitations
de sortilèges et de lectures, en plus d’un peu de magie, je choisissais les
symboles. Pourquoi passer des heures sur un sortilège de mutation lorsque je
pouvais désigner le symbole de mutation en trente secondes montre en main ?
C’était de là qu’était
venue ma passion pour la Goetia. Je maîtrisais les symboles, le dessin et l’énergie
qui en résultait, il avait été temps de passer à la vitesse supérieure.
De la sueur perlait
sur mon front alors que je dessinais aussi vite que je le pouvais sans faire
une erreur. Je ne pouvais pas me planter maintenant, car une erreur pouvait me
coûter la vie, et celle de Julia.
Je levai la craie
puis exécutai un cercle, ajoutant trois étoiles plus petites à l’intérieur et
faisant le lien entre elles. Mon pouls s’accéléra. L’effort pour empêcher ma
main de trembler à cause des montées d’adrénaline me fatiguait.
Ensuite, j’écrivis
le mot exilium, le latin pour bannissement, dans chacune des trois étoiles. Là
où je pouvais inscrire le nom du démon, je laissai un blanc. Cela aurait été
plus simple avec son nom, mais j’avais réussi de nombreux exorcismes sans nom
auparavant. Je savais que cela fonctionnerait.
L’électricité
faisait crépiter l’air. Les poils sur mes bras se dressèrent.
Je levai les yeux.
Les lèvres de la Julia possédée bougèrent.
Ah. Mince.
Une décharge d’énergie
me percuta dans la poitrine, et je fus projetée en arrière, touchant le mur à
cinquante kilomètres à l’heure. J’entendis quelque chose se fêler, mon crâne,
sans doute, alors que je retombais sur le sol.
— Aïe.
Je n’avais pas
encore rencontré un démon salivant assez poli pour attendre que je finisse de
créer mes symboles de bannissement.
La fille gloussa.
Non. Pas la fille, mais le démon qui possédait son corps.
— Tu dois être
plus rapide avec tes gribouillis, garce de sang-mêlé, dit-il, d’une voix sèche
et gutturale.
Cela ressemblait d’une
façon troublante à un chuchotement de serpent et les poils se dressèrent sur ma
nuque. Ce n’était pas la voix d’une adolescente, mais j’étais contente qu’il
parle anglais. Mon enochian, le langage des anges et des démons, était un peu
rouillé.
— Merci pour le
tuyau.
Je me mis sur le
ventre et glissai vers mon cercle. À l’aide de ma craie, j’écrivis exilium dans
le dernier triangle, terminant le symbole.
Le cœur battant dans
mes oreilles, je regardai en arrière vers la Julia possédée. Elle se trouvait
au même endroit, souriant de toutes ses dents, comme si je venais de terminer
sa lessive. Le démon n’avait pas essayé de m’arrêter une seconde fois. Ce n’était
pas un bon signe.
Je secouai la tête.
— Tu pourrais
au moins prétendre que je te fais peur. Tu sais, en dépit de tout cet effet
dramatique, je m’apprête à te renvoyer dans l’au-delà. Quelques tremblements
seraient les bienvenus. Les larmes, c’est encore mieux.
La Julia possédée
croisa les bras sur sa poitrine et me montra les dents.
— Je vais
prendre mon temps avec toi, ricana-t-elle. Je suis de bonne humeur, tu vois. Je
vais commencer par tes bras et les arracher un par un.
Elle me dévoila
davantage de dents.
— Je vais te
laisser regarder pendant que je mange tes bras et tes jambes. Puis, je vais
aspirer ton cerveau par tes yeux, garce de sorcière.
Sympa. Dans ce cas…
Je me dépêchai de me
remettre debout et fis usage de l’énergie rassemblée dans le symbole. Elle
grandit, accompagnée d’un bourdonnement dans mes oreilles et de picotements sur
ma nuque. J’allais griller ce démon.
— Au nom de
notre Seigneur Créateur, entonnai-je, donnant vie à l’énergie et la façonnant.
À l’aide de mes
pensées, je la modelai avec l’effet que je cherchais, imaginant avec intensité
le symbole de l’exorcisme.
— Je t’exorcise,
démon, ajoutai-je farouchement, la position ferme. Tout esprit impur, tout
pouvoir démoniaque, toute attaque d’un ennemi de l’enfer. Je te commande.
Je levai ma paume droite et dis
d’un ton ferme :
— Quitte cet
endroit ! Quitte ce corps ! Que ton pouvoir sorte d’elle !
Disparais et va-t’en !
À ces paroles, l’énergie
se déversa hors de moi à la hâte. Il n’y avait pas de lumière, pas d’énergie
lumineuse ni rien d’autre qui coûterait une tonne d’argent à une entreprise d’effets
spéciaux, simplement un picotement dans l’air, tels des minuscules courants
électriques et des coups de vent.
Je titubai alors que
l’énergie du symbole sortait de moi en grondant, et faillis perdre l’équilibre.
L’énergie toucha la
Julia possédée.
Celle-ci chancela en
arrière, le choc remplaça son sourire, et ses traits s’éloignèrent. Elle se
débattit, sa tête se secoua alors qu’elle n’arrêtait pas de marmonner le même
mot, encore et encore : non. Elle se figea avec une rapidité
effrayante et son corps se relâcha. Puis ses épaules tremblèrent alors qu’elle
commençait à rigoler.
— Je te l’avais
dit, prononça la Julia possédée, un sourire dans la voix. Tes tours de sorcière
ne marcheront pas sur moi.
Mince. Ce n’était
vraiment pas ma nuit. Je reportai rapidement le regard sur mon symbole. Il
était bien. Parfait, même dessiné sous la menace. Pourquoi alors n’avait-il pas
marché ?
Respirant avec
difficulté, je m’affaissai sous l’effet d’un peu de fatigue. Faire appel à
autant d’énergie ressemblait à courir un marathon, et une soudaine faiblesse
dans les membres me fit vaciller.
Mais je n’allais pas
abandonner. Pas aujourd’hui. Jamais. Et pas alors que la vie d’une jeune fille
était en jeu.
La mâchoire serrée,
je fis un pas vers le démon jusqu’à ce que nous soyons à trois mètres l’un de l’autre,
me concentrant sur l’énergie à laquelle je faisais toujours appel au travers du
sceau.
Je pris une respiration
chevrotante et dis :
— Au nom de
notre Seigneur
Une puissante rafale
d’énergie me percuta, me faisant traverser la pièce. J’atterris, vautrée sur
les fesses avec mes jambes en l’air. Ce n’était pas joli. L’instant d’après, ma
tête cogna contre le sol, choc complété par une explosion de taches noires dans
ma vision et d’une douleur tout à fait réelle. Mes doigts se recourbèrent pour
former des griffes alors que je haletais et sentais le goût du sang dans ma
bouche. Ma concentration s’évanouit et, avec elle, une partie de mon courage.
Avais-je dit que ce
n’était pas du tout ma nuit ?
— Tu n’as aucun
pouvoir sur moi, sang-mêlé, rigola le démon, un sourire méprisant dans la voix.
Ma magie ne marchait
pas. L’exorcisme qui aurait dû libérer la fille n’avait absolument rien fait. Ma
tête tambourinant comme si je l’avais percutée avec une masse, je clignai des
yeux et me mis sur le côté en roulant.
La Julia possédée
marcha vers moi et gronda :
— Je vais me
régaler de ta chair, petite sorcière.
Oh. Mince.