Les Royaumes Désunis: La Collection Complète - Ebook (Édition française)
Les Royaumes Désunis: La Collection Complète - Ebook (Édition française)
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Découvrez le monde de la série Les Royaumes Désunis. Une série fascinante, remplie d’action, d’aventure et de passion torride.
Le coffret contient les trois livres de la série.
« En un mot, c’est une histoire puissante dans son genre. Une grande réussite. J’ai hâte de lire le tome 2 de la série. 5 étoiles ! » - Boundless Book Reviews
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DESCRIPTION DES LIVRES:
- LaGuerrière d’Acier
- LaReine Sorcière
- MagieNoire
Synopsis
Synopsis
SUR DES TERRES OÙ LA MAGIE EST BANNIE et où règnent de grands prêtres cruels, Elena dérobe le trésor le plus précieux de l’empire dans l’espoir de le revendre pour entamer une nouvelle vie. Mais elle est capturée et risque la peine capitale. C’est alors qu’on lui propose un autre moyen de se racheter : devenir la championne qui représentera le temple lors de la Grande Course.
Aussitôt, Elena se retrouve catapultée dans la compétition la plus sanglante de tous les royaumes, en concurrence avec un homme qu’elle déteste et un adversaire qui ne la laisse pas indifférente. Comme si cela ne suffisait pas, elle doit se familiariser avec ses pouvoirs spéciaux : un étrange don de guérison qu’elle est contrainte de garder secret. Dans un monde bâti sur une secte religieuse et de dangereux mystères, la jeune femme est déchirée entre son devoir et son désir, entre deux hommes qui lui inspirent des sentiments contradictoires.
Alors qu’Elena gagne en assurance, elle découvre la vérité qui se cache derrière la course. Elle prend alors une grande décision. Avant qu’il ne soit trop tard, elle va tenter de mettre un terme au mal immémorial qui menace le monde.
Lire l'échantillon
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LA CHAMBRE FORTE DU TEMPLE ÉTAIT plongée dans l’obscurité.
J’étais restée accroupie à l’intérieur d’un placard dans une position inconfortable, le menton posé sur les genoux, pendant près de six heures. À présent, tous les muscles de mon corps brûlaient et hurlaient de douleur. L’acidité de la faim se frayait un chemin dans mon estomac vide et l’air était chaud et lourd. Une sueur froide me coulait le long du dos, mais ma respiration demeurait basse et régulière. J’attendais.
Je pouvais entendre des voix d’hommes et des bruits de pas étouffés.
Les fumiers.
Si les gardiens du temple me découvraient maintenant, ils me trancheraient la gorge avant même que j’aie pu tenter de leur expliquer ma présence ici, dissimulée dans un placard de la chambre forte. À vrai dire, une seule raison pouvait pousser quelqu’un à se faufiler dans la chambre forte du temple en pleine nuit — voler les trésors des grands prêtres.
Je me mordis la lèvre. C’était de loin le coup le plus stupide et le plus dangereux que j’aie jamais tenté. Mais la faim et le désespoir m’avaient poussée à m’aventurer dans la Cité Spirituelle. Et j’avais été assez folle pour venir chercher mon butin jusque dans la chambre forte. Je connaissais les risques encourus.
Nous avions terminé le reste de la soupe aux choux deux jours plus tôt et Byron n’avait pu mettre aucune miche de pain de côté cette semaine. La veille au soir, j’avais juré que je ne passerais pas une nuit de plus le ventre vide.
Une crampe me mordit la jambe, mais je n’en fis pas cas. Rester cachée dans d’étroits réduits pendant de longues heures n’était pas un exercice nouveau pour moi. J’avais l’habitude des espaces exigus. Grâces soient rendues au Créateur, je n’étais pas claustrophobe. Mon cœur cognait dans mes oreilles, tandis que la colère prenait le pas sur ma faim.
Les grands prêtres étaient la cause de notre famine. Il y avait suffisamment de pierres précieuses et de joyaux dans la chambre forte pour nourrir les familles de la Fosse pendant des générations, et pourtant, nous étions tous en train de mourir de faim. De toute évidence, les prêtres voulaient nous affamer. Ainsi, nous étions plus faciles à contrôler.
Les immondes crapules.
Je me souvenais des histoires que l’on m’avait racontées lorsque j’étais enfant. Trois cents ans plus tôt, après la Grande Guerre des Royaumes, les prêtres du Temple du Soleil étaient arrivés. Personne ne savait d’où ils venaient, mais d’après les légendes, les rois et les reines des six royaumes d’Arcania avaient abdiqué les uns après les autres, renonçant à leurs lois au profit des grands prêtres. Certaines légendes évoquaient un sort obscur que les prêtres auraient jeté sur les rois et les reines pour leur faire céder leurs titres et leurs royaumes. Mais personne n’en avait la certitude.
Cependant, tout le monde ne s’était pas soumis à la volonté des prêtres et ces derniers avaient essuyé un grand soulèvement, deux siècles plus tôt. Malheureusement, les tentatives pour se débarrasser des grands prêtres s’étaient soldées par des échecs. La plupart des hommes et des femmes du royaume d’Anglia qui s’étaient joints à la rébellion avaient été massacrés comme du bétail par les gardiens du temple.
Mais les prêtres avaient choisi d’épargner quelques rebelles. Pour les punir et pour rappeler à ceux qui oseraient s’opposer de nouveau à eux que leurs efforts étaient d’ores et déjà voués à échouer, les prêtres avaient créé la Fosse. Ils avaient confiné les rebelles au quartier d’Anglia où la rébellion avait débuté. À présent, dix mille prisonniers étaient entassés dans ce bidonville plein de boue et de crasse, où ils étaient contraints de vivre comme des moins que rien. Ainsi, ils n’oublieraient jamais que leurs ancêtres avaient essayé de se rebeller.
Il existait même un dicton populaire à ce sujet : Si tu es né dans la Fosse, tu mourras dans la Fosse.
Pourtant, je refusais d’accepter ce triste sort. Je ne mourrais pas ici. Moi, j’allais m’échapper.
Je ne pouvais pas laisser ma colère obscurcir mon esprit. J’avais une mission à accomplir et je devais rester concentrée. C’était risqué, mais je tenais enfin ma chance de sortir de la Fosse et je devais la saisir. Je ne pouvais pas tout gâcher, je n’avais pas le choix.
Au bout de quelques minutes, aux aguets, j’entendis des gonds grincer, puis le claquement retentissant d’une lourde porte qui se refermait. Je savais qu’il n’y avait que deux gardiens en patrouille dans la chambre forte et je ne pouvais pas prendre le risque d’être démasquée. Certes, j’étais capable de tirer mon épingle du jeu, même dans un combat contre deux hommes adultes, mais je ne devais pas me faire repérer si je voulais mener mon plan à exécution. Et cela impliquait d’éviter à tout prix les combats.
J’étais douée pour le corps-à-corps. C’était une vraie bénédiction, car je n’avais jamais suivi de réel entraînement. Dans mes plus lointains souvenirs, je m’exerçais déjà au lancer de couteaux contre le tronc d’un arbre, atteignant à chaque coup la cible improvisée. J’étais une experte dans le maniement des armes, et notamment des lames. Je n’ai jamais su d’où me venait ce talent, ni pourquoi j’en bénéficiais. C’était ainsi. Rose disait que j’avais un don — moi, j’appelais ça l’instinct de survie.
Mon cœur battait la chamade alors que je tendais l’oreille. Seules les ténèbres de mon placard me répondaient. C’était maintenant ou jamais.
En retenant mon souffle, j’appuyai légèrement contre la porte. Je glissai un œil au travers de la fente. L’éclat soudain de la lumière me fit cligner des yeux. Une enfilade de torches enflammées baignaient la chambre forte d’une douce lumière jaune.
J’étais seule. Je lâchai un soupir tremblant avant de me faufiler dans la pièce avec l’agilité d’un chat.
Mes membres étaient douloureux et craquèrent lorsque je m’étirai en gémissant tout bas. Je pris une inspiration calme, heureuse de sentir l’air frais dans mes poumons, puis j’examinai attentivement les environs. Une bile acide me monta dans la gorge lorsque j’aperçus les étagères qui longeaient les murs. Elles étaient chargées de bijoux étincelants et de pierres précieuses.
Répugnant. Ce spectacle me dégoûtait. Le peuple de la Fosse mourait de faim tandis que cette salle inutile était pleine à craquer de joyaux — plus qu’il n’en fallait pour nourrir une nation tout entière. Ce n’était sans doute qu’une infime portion de la richesse des grands prêtres, une richesse qui avait autrefois appartenu à nos rois.
Un, deux, trois, comptai-je en silence. Je n’avais que cinq minutes avant que les gardiens du temple ne reviennent inspecter la chambre forte.
Je serrai les poings tout en admirant un grand collier incrusté de rubis et de saphirs. Je pouvais sans doute me remplir les poches de bijoux — ils me suppliaient presque de les dérober. Mais ce serait imprudent. Je ne pouvais me permettre aucune imprudence. Encore moins maintenant, si près du but…
Même si j’emportais des poignées de pierres précieuses et de colliers de perles, je serais incapable de les vendre. Nous autres, les femmes de la Fosse, nous ne possédions pas de bijoux. À quelle occasion les porterions-nous ? Si j’essayais de les marchander, les gens poseraient des questions. À me montrer trop gourmande, je risquais de précipiter ma perte.
Il n’y avait qu’une seule personne dans la Fosse qui pouvait acheter une telle camelote, et elle avait déjà passé un accord avec moi. Je n’étais pas ici pour un simple collier. J’avais de plus grands projets.
Je traversai la salle en direction du mur opposé et me campai devant une grande armoire métallique. Deux lions, le sceau royal d’Anglia, étaient gravés dans le métal. Je n’apercevais ni verrou ni dispositif sécurisant les portes.
Était-ce un piège ? Pourquoi l’armoire n’était-elle pas verrouillée ?
Cela me paraissait trop simple. Un trésor aussi inestimable devait forcément être maintenu sous clés. Et pourtant, même si c’était un traquenard, avais-je le choix ? Je m’y étais engagée, et je devais aller jusqu’au bout — pour moi et pour Rose.
Mon cœur cognait à tout rompre lorsque je tirai les portes. Je fus brusquement enveloppée par un feu vert crépitant et j’étouffai un cri. Les flammes vinrent lécher chaque centimètre carré de ma peau.
Prise de panique, je reculai d’un pas.
L’étrange mur de flammes vertes ne pouvait être que de nature magique. Or, que faisait un feu surnaturel dans la chambre forte des grands prêtres ? Les prêtres considéraient la magie comme l’œuvre du diable. Elle était d’ailleurs interdite à Anglia. Pourquoi donc ce feu mystérieux ? Notre région du monde était supposée dépourvue de toute manifestation surnaturelle. D’après les légendes, la magie s’épanouissait dans les Terres Enchantées, au-delà des Montagnes Mystiques de l’est. Et pourtant, c’était bien un feu magique qui brûlait juste devant moi.
J’ignore combien de temps je restai debout à regarder les flammes vertes danser sur les bords de l’armoire. Dans ma panique, j’avais oublié le décompte.
Bon sang, Elena. Je me maudis en silence. Ce que tu peux être tête en l’air, parfois.
Combien de secondes s’étaient écoulées ? Vingt ? Trente ? Ma propre stupidité et la facilité avec laquelle je m’étais laissé déconcentrer me firent monter le rouge aux joues.
Je pris une profonde inspiration et me ressaisis.
— Pour une vie meilleure, chuchotai-je avant de m’enfoncer dans le brasier vert.
J’ignorais à quoi m’attendre et je tressaillis. Les flammes me piquaient la peau et la chaleur irradiait mon visage comme si le soleil déposait des baisers sur mes joues. Mais ce n’étaient pas des brûlures et, étonnamment, ma peau ne se mit pas à fondre.
Je n’entendais que le cognement de mon cœur dans mes oreilles. Soudain, j’aperçus l’objet de ma quête à travers les flammes vertes. C’était une couronne en or sertie de pierreries, sur laquelle deux lions dorés encadraient un énorme diamant rouge. Il s’agissait probablement du trésor le plus précieux des grands prêtres et ils s’étaient donné la peine d’invoquer un feu magique pour le protéger. C’était la couronne du dernier roi d’Anglia, volée trois cents ans plus tôt par les prêtres de l’Empire du Temple du Soleil. Ils s’en étaient emparés, comme ils avaient fait main basse sur le reste du trésor.
Mon visage était brûlant, alors que ma haine envers les prêtres se mêlait à la chaleur des flammes. De nombreux nourrissons avaient succombé à la fièvre l’hiver précédent, mais aucun guérisseur n’avait été envoyé à notre secours. Avec cette abondance de richesses, ils auraient aisément pu nous prêter main-forte. Pourtant, ils ne l’avaient pas fait. Nous n’avions aucune importance à leurs yeux. Et ce n’était pas seulement les prêtres, même les nobles et les seigneurs d’Anglia se comportaient comme si nous n’existions pas.
Si des diamants et des colliers, bagues, bracelets et armes incrustés de pierres précieuses étaient suspendus aux murs de la chambre forte, je savais qu’ils n’avaient aucune valeur en comparaison avec cette couronne. Cette couronne était le ticket qui me permettrait de sortir de la Fosse. Cette couronne m’offrirait une vie nouvelle.
La couronne reposait sur un coussin rouge luxueux. Elle me mettait au défi de la prendre. J’eus un sourire en imaginant le visage de Jack le Fou au moment où je lui tendrais la couronne. J’en avais presque la tête qui tournait. Je lui avais dit que je pouvais le faire, mais il m’avait ri au nez. Et maintenant, la liberté me regardait droit dans les yeux. C’était presque trop facile.
Et il disait que c’était impossible.
Avec mille précautions, je m’emparai de la couronne, l’enveloppai dans un linge et la glissai dans la sacoche accrochée à ma ceinture. Je n’avais pas le temps de l’admirer. Je savais que mes cinq minutes étaient presque écoulées. Je devais partir tout de suite.
Alors que je tournais les talons, ma vision se brouilla un instant et les flammes vertes commencèrent à m’asphyxier. De la fumée s’élevait comme un brouillard de mon manteau noir en laine et une odeur de cheveux brûlés me monta au nez. Une sensation de vertige me faisait trembler les genoux. Si je perdais connaissance maintenant, soit le feu me réduirait en cendres, soit les gardiens du temple me tomberaient dessus. Cette seule perspective suffit à me tirer de ma torpeur.
Baissant ma capuche sur mon front, je fis volte-face et bondis hors des flammes avant de détaler. J’atteignis la porte de la chambre forte en quelques enjambées.
Alors que je tendais la main pour saisir la poignée, je me retournai une dernière fois vers les perles et les diamants étincelants. C’était le spectacle le plus somptueux qu’il m’ait été donné de contempler. Au fond, j’avais envie de m’avancer et de me remplir les poches de trésors pour mes compagnons de la Fosse, pour offrir aux enfants de quoi apaiser leurs ventres tiraillés par la faim. Mais ce ne serait que pure imprudence. Je ne pouvais pas prendre un tel risque si près du but.
La seule chose qu’il me restait à faire, c’était de prendre mes jambes à mon cou.